Gourcuff affiche ses ambitions : «Admiratif du jeu du Barça, j’essayerai de le mettre en place avec l’Algérie»

Le nouveau sélectionneur national, Christian Gourcuff, s’est présenté, hier matin, à la salle de conférences du complexe Mohamed- Boudiaf, pour la première fois devant les médias algériens et étrangers depuis sa nomination à la tête des Verts. Serein et très appliqué dans son discours et ses réponses aux journalistes, le Breton a fait preuve de beaucoup de clarté et semblait maîtriser parfaitement son sujet, bien qu’il soit à sa première expérience en tant que sélectionneur national. Devant une foule assez importante de journalistes, il a d’abord prononcé une allocution de plusieurs minutes où il a notamment expliqué son projet et les raisons qui l’ont poussé à accepter ce nouveau challenge, avant de passer aux traditionnelles questions/réponses avec les gens des médias. D’emblée, Gourcuff a donné le ton de ce qui sera son objectif à la tête de l’EN et de la philosophie de jeu. Grand admirateur du jeu du FC Barcelone, le coach assure qu’il essayera d’inculquer la même mentalité des joueurs catalans à ses nouveaux joueurs.
«Je suis très heureux d’être ici parmi vous. J’ai eu droit à un accueil chaleureux et je ne vous cache pas que je suis très excité à relever ce nouveau challenge qui se présente à moi. Ce sera une mission difficile, mais qui me plaît. Je suis motivé. J’arrive à un moment de ma carrière où j’avais besoin d’une nouvelle aventure», a-t-il déclaré, avant d’enchaîner :
«Pour moi, le parfait exemple du jeu moderne et technique, c’est celui que pratique le Barça. Ce club ne joue pas en 4-4-2, certes, mais je suis très admiratif de son jeu, sa philosophie. Je ne dis pas que l’Algérie jouera comme le Barça, mais on essayera de s’y rapprocher.»
«Je ne viens pas révolutionner le jeu de l’équipe»
«Avec la Fédération algérienne, j’ai signé un contrat porté sur des ambitions bien chiffrées et assez élevées. C’est un défi auquel je suis prêt à faire face. Mon ambition première est de donner à cette sélection un style de jeu bien défini. Je viens avec mes idées, mais je ne compte pas révolutionner le jeu de l’équipe, ni le football algérien. Je veux apporter mon expérience à ce groupe et mon idée du football. Je souhaiterai m’installer dans la durée, même si je suis conscient que tout dépendra des résultats aussi.»
«Je ferai en sorte de maintenir la même dynamique du dernier Mondial»
«J’ai pu suivre les matchs de l’Algérie lors du dernier Mondial et j’ai noté beaucoup d’aspects positifs. J’ai vu une équipe très solidaire et volontaire. Je vise à poursuivre le travail déjà entrepris et maintenir au maximum la même dynamique que celle affichée par le groupe au Brésil. Les éliminatoires de la CAN- 2015 arrivent et je n’aurai pas beaucoup de temps devant moi.»
«Faire passer l’EN de son rang de challenger à celui de favori !»
«Mon principal objectif est de faire passer la sélection de son rang de challenger à celui de favori. L’Algérie a été un véritable outsider lors du dernier Mondial, mais maintenant le statut a changé, notamment en Afrique. Il faut assumer ce statut et aller de l’avant. Il faut pour cela beaucoup d’humilité et de force mentale. On doit frapper d’entrée, dès le prochain match face à l’Ethiopie.»  
«J’opterai pour un 4-4-2 qui sera souple et adapté aux qualités de mes joueurs»

Christian Gourcuff a expliqué aux journalistes son projet et surtout la philosophie de jeu qu’il compte apporter à la sélection. Il dit qu’il va sans doute prôner son schéma tactique habituel, à savoir le 4-4-2, mais qui sera adapté aux qualités de ses joueurs, autrement dit un système de jeu qui ne sera pas figé. «Je m’appuie surtout sur un schéma tactique de 4-4-2. Un cadre de jeu collectif et assez bien défini, afin que chacun puisque prendre ses repères. Il sera souple et s’adaptera aux qualités et au profil de mes joueurs. Je ne vais rien imposer ni chambouler quoi que ce soit. Il ne sera pas figé, c’est clair. Je ne prends pas une équipe de zéro. Je sais comment elle évoluait auparavant et je ne compte pas tout la révolutionner.»
«Je ne suis pas un entraîneur qui change constamment son dispositif tactique»
Et d’enchaîner : «Je suis un entraîneur qui aime imposer une certaine stabilité dans le jeu de mon équipe. Je ne suis pas un adepte des changements systématiques des dispositifs tactiques. Je veux permettre à mes joueurs de trouver leurs repères, afin de garantir, dans un avenir proche, un jeu et un collectif fluides. Celui-ci, comme je l’ai dit, sera adapté au talent des joueurs, mais aussi au contexte de nos matchs. Quand on joue l’Ethiopie à l’extérieur, ce n’est pas comme on joue à domicile face au Mali. Il faut trouver le juste milieu des choses et fixer les automatismes.»
«Je veux gagner tous les matchs, mais ce qui m’intéresse le plus, c’est la manière !»  
«Le football est un jeu collectif, je ne vous apprend rien. Il exige un état d’esprit et une solidarité sans faille sur le terrain, afin de produire le meilleur jeu possible. C’est vrai que le résultat est important, mais il n’est que l’aboutissement d’un jeu bien léché. Je vise et je veux gagner tous les matchs, mais ce qui m’intéresse le plus, c’est la manière. Il faut que mes joueurs soient heureux sur le terrain et créatifs dans leur jeu.»   
«Améliorer la maîtrise du jeu, la qualité de passe et la récupération rapide du ballon constitue mon cheval de bataille»
L’ancien coach de Lorient veut faire de l’Algérie une équipe au jeu collectif redoutable. «Évidemment, je n’arrive pas dans l’inconnu. Je veux créer une osmose autour de cette sélection. Aller de l’avant tout en continuant le travail de fond. Je compte améliorer la maîtrise du jeu et la fluidité technique du collectif. Améliorer aussi la qualité de passe et le jeu en mouvement. On essayera aussi de travailler la récupération rapide du ballon dès sa perte. Jouer plus haut et exercer un pressing plus constant. On doit imposer notre jeu offensif et avoir la maîtrise du ballon un maximum de temps possible. Tels sont mes objectifs.»  
«Dans le foot, il faut toujours investir, et l’Allemagne demeure le parfait exemple»
Gourcuff a cité en exemple l’école allemande et la stratégie qu’a dû adapter la Fédération allemande au début des années 2000, pour relever le niveau de son football.
«L’Allemagne, dans les années 2000, avait rencontré de grosses difficultés. Cela a amené la Fédération allemande à remettre en cause sa stratégie et prôner ensuite une nouvelle philosophie. Ils ont mis une nouvelle politique de formation qui, après plusieurs années, a fini par payer. Dans le football, il faut toujours investir, même si ça ne paie pas dans l’immédiat», a-t-il conclu.

Pourquoi il a choisi l’Algérie

«Le potentiel du joueur algérien correspond parfaitement
à ma vision du foot»

Le nouveau patron de la barre technique des Verts a évoqué les raisons qui l’ont poussé à choisir ce challenge de driver la sélection algérienne, en dépit de sa difficulté. «Vous savez, je connais parfaitement le potentiel du footballeur algérien et ce, depuis très longtemps. J’ai eu à driver pas mal de joueurs algériens, à l’instar de Bouafia, Ziani, Saïfi et d’autres. Avec eux, ça s’est toujours bien passé. L’Algérie dispose d’une génération de joueurs très intéressants, comme on a pu le voir lors du dernier Mondial. Je crois au potentiel de cette génération. Son style de jeu me correspond et si on parvient à coordonner nos efforts, on fera beaucoup de choses positives», a-t-il expliqué.  
«J’ai eu un bon feeling avec Raouraoua»
Et de poursuivre : «Le feeling que j’ai eu avec le président Raouraoua et les gens que j’ai pu rencontrer m’ont davantage convaincu d’accepter ce challenge. C’est très essentiel pour moi d’avoir une bonne relation de travail avec mon employeur. C’est la clé de la réussite.»
«Conscient de la difficulté qui m’attend, mais j’ai envie de relever ce défi»
«Evidemment, en acceptant cette nouvelle aventure, je sais que j’aurai à affronter beaucoup de difficultés. J’aurais pu opter pour une autre destination, mais j’ai choisi l’Algérie, car j’ai envie de relever ce défi. J’accepte ce risque car je sais aussi que je n’aurai pas devant moi le temps que j’aurais souhaité. J’ai beaucoup d’ambitions et je veux réussir avec l’Algérie. Sinon, je ne serai pas venu.»
«Je m’installerai à temps plein à Alger»
Enfin, et contrairement à son prédécesseur Vahid Halilhodzic, le Français Gourcuff assure qu’il s’installera à Alger à temps plein, pour bien se concentrer sur son travail. «Je vous informe que je vais m’installer à temps plein à Alger, pour m’intégrer complètement dans le foot algérien. C’est une condition que j’ai imposée au président, afin que je sois impliqué à 100% dans ma mission.»

Sa relation avec les médias

«Je serai toujours à la disposition des médias quand il le faudra»

Afin d’éviter les errements de son prédécesseur, Gourcuff assure qu’il fera en sorte que sa relation avec les médias locaux soit parfaite, pour le bien de la sélection. «On m’a dit que vous étiez redoutables…(il sourit). J’espère qu’on travaillera ensemble en étroite collaboration et avec professionnalisme. Je sais qu’on ne sera sans doute pas tout le temps d’accord, mais je pense que c’est comme ça qu’on avance et qu’on permettra à la sélection de progresser.»
«Je n’accorderai aucun privilège à la presse française ou autre»
Et d’ajouter : «L’EN appartient à tous les Algériens. La communication est un point important de mon métier. Je serai disponible quand il le faudra. On organisera des conférences de presse régulièrement. Ce qui est sûr, c’est que je n’accorderai pas d’interview particulière. Je ne veux pas faire de différence. Pas de privilège avec la presse française aussi, même si cette dernière s’intéresse beaucoup au football algérien.»  
«J’ouvrirai un maximum d’entraînements, je ne suis pas un cachottier»
«Concernant les entraînements, j’essayerai d’ouvrir un maximum de séances possible pour les journalistes. Cela vous aidera sans doute à comprendre mon travail. Je ne suis pas un cachottier.»

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La conférence de presse a duré 50 minutes…
Cette première conférence de presse, qui était très attendue, aura duré en tout et pour tout 50 minutes exactement. Suffisant pour le Breton afin d’exposer son projet, ses ambitions et revenir sur son choix de driver les Verts.

… et une fois terminée, il a déclaré : «Rien à ajouter !»
Tout de suite après la fin de la conférence de presse, certains journalistes étrangers se sont précipités vers le nouveau coach national pour s’enquérir de ses impressions de manière exclusive, comme ils le faisaient souvent avec l’ancien sélectionneur national, Vahid Halilhodzic. Néanmoins Gourcuff, imperturbable malgré les sollicitations, n’a rien voulu dire et s’est excusé en déclarant : «Rien à ajouter.»

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Mobilis entre en scène
Quelques jours après l’officialisation de son engagement en tant que partenaire principal de la FAF et de la sélection nationale, la firme nationale Mobilis est déjà entrée en scène, puisqu’on pouvait voir, hier à l’occasion de la conférence de presse du nouveau sélectionneur, un panneau publicitaire représentant l’opérateur historique. Celui-ci prend la place d’Ooredoo.

Gourcuff était très détendu, pour sa première
Pour sa première conférence de presse devant les médias algériens et étrangers, Christian Gourcuff est apparu très détendu et souriant. Après une allocution qui aura duré près de 20 minutes, il s’est ensuite mis à la disposition des journalistes et a échangé avec eux dans la bonne humeur.

Gourcuff est allé voir la pelouse du stade 5-Juillet
A la fin de sa conférence de presse, le sélectionneur national est allé voir du haut des tribunes l’état de la pelouse du stade 5-Juillet. Accompagné du chargé de communication de la FAF, Kader Berdja, celui-ci lui a expliqué l’étendu des travaux que subira l’enceinte olympique.

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