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Mamouni : «Côte d’Ivoire-Algérie ? 0-1 pour les Verts»

«De mon temps, je réservais mon billet tout seul pour me rendre en Afrique»

Auteur : In onzemondial.fr samedi 31 janvier 2015 21:48

Ancien international algérien entre 2003 et 2007, Maamar Mamouni a pris sa retraite en 2008 après avoir bourlingué en France, en Belgique et en Grèce. Aujourd’hui, propriétaire d’un magasin de sport, le milieu défensif formé au Havre nous donne sa vision du football. Interview.

Maamar, que deviens-tu depuis la fin de ta carrière de joueur ?
J’ai stoppé le football plutôt jeune à l’âge de
32 ans après m’être gravement blessé et avoir subi trois opérations en quatre ans. Mon corps a dit stop et sans cela, je pense que je serais encore en activité à 38 ans, même à un bas niveau. Malheureusement, je n’ai jamais vraiment recouvré mes moyens physiques. Du coup, je me suis associé à un ami pour ouvrir un magasin d’articles de sport, près du Havre où je vis. On travaille beaucoup avec les clubs du coin et ça fonctionne plutôt bien.
Quel regard portes-tu sur le football actuel ?
Tout a beaucoup changé par rapport à mon époque. A cette période, les petits clubs n’avaient d’autre choix que de former des joueurs. Au HAC, il y avait Djibril et Souleymane Diawara, Yazid Mansouri et plein d’autres jeunes. Aujourd’hui, il y a plus de moyens. L’argent règne. C’est le milieu qui veut ça, les joueurs sont plus encadrés, plus entourés alors que nous, par exemple, nous devions penser seuls à notre après carrière.
Pourquoi ne pas t’être rapproché du terrain à la fin de ta carrière ?
J’ai eu quelques propositions que j’ai refusées. Mon état physique ne me permettait pas non plus d’effectuer certaines choses. Je voulais passer certains diplômes, mais il faut être sur le terrain, courir un peu, ça m’a bloqué. Enfin, l’aspect familial a également pesé. Je n’avais pas envie de déménager. Je suis actuellement en période de réflexion, je regarde des matchs à la télé et au stade. A mon humble niveau, j’essaye de conseillers certains jeunes. J’ai connu plus de 20 entraîneurs ou sélectionneurs pendant ma carrière, j’essaye de transmettre ce vécu.
Tu as longtemps porté le maillot de l’Algérie. Quelle différence y a-t-il avec l’équipe actuelle ?
Il y a un gros fossé, une énorme différence par rapport à ce que j’ai connu. Déjà, il y a une plus grande stabilité au niveau du staff technique. Par exemple, Vahid Halilhodzic a passé près de trois ans à la tête de la sélection. Moi, je voyais un nouvel entraîneur chaque année. La Fédération est devenue plus professionnelle. Ce n’est qu’un détail, mais il suffit de regarder l’équipementier pour s’en apercevoir. Nous, c’était Cirta Sport, eux, c’est Adidas. Enfin, les moyens financiers ont beaucoup augmenté. Moi, je réservais mon billet tout seul pour me rendre en Afrique. Quand tu es stagiaire pro avec un revenu faible, c’est un sacrifice surtout qu’il n’y avait pas d’assurances. Sans parler des pressions que je subissais en club à chaque départ. On me faisait comprendre que j’allais perdre ma place à mon retour. Mais, l’appel de la patrie était plus fort. Et heureusement, ça s’est amélioré. Vers la fin de mon aventure, il y a eu du mieux. Il faut féliciter le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Il a fait de bonnes choses pour le pays.
Et sur le plan sportif ?
Le niveau a énormément progressé. Depuis la victoire contre l’Egypte en 2009, l’équipe n’a cessé de monter en puissance. Les joueurs évoluant dans de bons clubs européens viennent plus facilement. Ils ont renforcé la sélection. C’est une bonne chose, le pays mérite tout ça. J’espère que c’est un long cycle de succès qui s’ouvre pour les Verts.
Comment expliques-tu l’attrait de la sélection algérienne sur les binationaux ?
Ce n’est que mon avis, mais je pense que très peu d’entre eux peuvent prétendre à l’équipe de France A. Le choix se fait de lui-même. Moi, à 17 ans, je savais que je ne pourrais jamais jouer avec la France. J’ai côtoyé Patrick Vieira en cadets et en étant franc, cela aurait été difficile pour moi. Je ne regrette rien, je n’ai pas à me plaindre, j’ai vécu des choses remarquables avec l’Algérie.
Comment expliquer dans ce cas l’état d’esprit qui anime cette sélection ?
C’est dans le sang. Je me souviens d’un match disputé à Annaba du temps de Rabah Saâdane : j’ai pleuré pendant l’hymne national. L’ambiance des supporters, le discours du coach, tout ça joue un rôle. En Coupe du monde, je suis convaincu que le discours de Vahid a été important. Tu as le droit de rater ton match, tu as le droit de louper une passe ou un tir, mais tu n’as pas le droit de ne pas tout donner. Je le rappelais souvent à mes coéquipiers avant les parties. 23 joueurs représentent toute une nation, il faut s’en rendre compte. C’est une responsabilité. Face à l’Allemagne, l’Algérie a sans doute été inférieure techniquement, en revanche, elle lui a largement été supérieure au niveau de la mentalité. Tout le monde l’a reconnu et c’est la première fois que j’étais fier d’une défaite.
Quelles sont les chances de l’Algérie dans la CAN 2015 ?
Le quart de finale contre la Côte d’Ivoire, c’est du 50-50. J’ai été un peu déçu lors du premier tour notamment en termes de jeu. Je m’attendais à mieux. Mais, de l’autre côté, je ne connais que trop bien les conditions. C’est très compliqué la CAN. Les équipes d’Afrique noire ont un avantage sur nous, c’est indéniable, mais je crois que l’Algérie va quand même aller au bout. C’est son année.
Ton pronostic contre la Côte d’Ivoire ?
Je vois une belle victoire 1-0. On va marquer en début de match et tenir ce score jusqu’à la fin. On n’est certainement pas inférieurs aux Ivoiriens. Au niveau de la qualité, j’estime qu’on est même supérieurs. Et puis, on les avait battus en 2010. On doit s’en inspirer.
 

 

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