Auteur :
Y.A.
vendredi 02 mai 2014 22:16
On n’a pas besoin d’être le président de la JSK pour savoir que l’actuel entraîneur Azzedine Aït Djoudi se trouve sur un siège éjectable après la débâcle de jeudi soir au stade Tchaker. Le coach avait promis la Coupe d’Algérie aux Kabyles 48 heures avant le coup d’envoi de la finale, mais voilà que ce qui tenait à cœur aux supporters part en fumée. Mais comme diraient certains, il y a des indices qui ne trompent pas. Nombreux sont ceux qui appréhendaient cette finale de coupe, car on était loin de cette sérénité dont parlait Azzedine Aït Djoudi, surtout lorsque le premier responsable du staff technique lui-même n’a plus tête à l’équipe. En d’autres termes, l’entraîneur kabyle n’a fait qu’enchaîner les erreurs depuis des semaines, ce qui a installé un climat malsain entre lui et la direction. Ayant affaire à des adultes, les joueurs se sont rendus compte eux aussi que leur entraîneur en chef prenait les choses à la légère depuis qu’il est impliqué dans un projet personnel dans la capitale. Cela fait des semaines qu’Aït Djoudi ne consacre que très peu de temps à ses joueurs, chose qui l’a beaucoup éloigné du groupe.
Des choix tactiques controversés
Tout a vite basculé autour d’Azzedine Aït Djoudi depuis sa dernière défaite en championnat face au RCA. Le visage inquiétant qu’a affiché la JSK lors du match de championnat face au RCA a poussé les dirigeants à se poser certaines questions sur la forme des joueurs à une semaine de la finale de la Coupe d’Algérie. Et une fois de plus, le coach a essuyé de nombreuses critiques à la fin de la rencontre de jeudi dernier, concernant le onze de départ. Les dirigeants n’ont pas été tendres avec ses choix, ce qui met de nouveau Aït Djoudi dans une position inconfortable.
Le «deux poids, deux mesures» avec ses joueurs
Entre le coach et certains joueurs, c’est déjà la cassure. En plus de ceux qui ne jouent presque plus, on trouve des cadres de l’équipe qui contestent après chaque rencontre leur entraîneur. Mais aux yeux de nombreux observateurs, c’est lors de la semaine qui a précédé la finale de la coupe d’Algérie que les relations se sont détériorées. Certains joueurs estiment que leur entraîneur fait dans le «deux poids, deux mesures» en favorisant certains éléments «intouchables» tandis que d’autres sont marginalisés. Ce qui a créé des tensions au sein de l’équipe.
Des retards à répétition à l’entraînement
Par ailleurs, ce qu’on reproche le plus à Aït Djoudi dans l’entourage du club, ce sont ses retards à répétitions aux séances d’entraînement. Ceux qui suivent au quotidien le club kabyle savent que l’entraîneur en chef arrive souvent en retard ou quitte plus tôt l’entraînement, mais n’est jamais là du début jusqu’à la fin. D’ailleurs, même lors du stage effectué à Blida, Aït Djoudi se rendait dans la matinée à Alger vers le stade annexe de Tchaker. Des retards qui n’ont pas échappé aux dirigeants et aux joueurs surtout.
Un match-gala avec des amis, plus important qu’une ultime séance avant la finale !
C’est sans doute la goutte qui a fait déborder le vase ! Difficile de le croire, mais l’entraîneur en chef de la JSK a fait passer, ce mercredi, un match-gala avec des amis, à l’ultime séance d’entraînement avant la grande finale de coupe. En effet, le bus des joueurs était arrivé sur le lieu de l’entraînement vers 15h45, alors qu’Azzedine Aït Djoudi est arrivé trente minutes plus tard, soit vers 16h20. La faute est plus grave lorsqu’on sait que le coach est arrivé en retard pour avoir pris part à un match de football. Ce qui révèle tout l’intérêt que portait Aït Djoudi à cette finale de coupe.
Il n’a passé qu’une nuit au Hilton depuis dimanche
L’autre faute grave qu’a faite le coach est de ne pas avoir passé la nuit avec le reste des membres de la délégation. Les joueurs de la JSK ne voyaient leur entraîneur qu’une fois par jour, à savoir au moment de l’entraînement, et puis… rien. Mais le plus drôle dans cette histoire est qu’Aït Djoudi ne s’est même pas soucié de l’état dans lequel se trouvaient ses joueurs. Dans le cas contraire, il serait resté à leur côté pour préparer la coupe dans une ambiance conviviale.
Rater deux réunions techniques
Des fautes, Azzedine Aït Djoudi n’a pas arrêté d’en faire depuis dimanche dernier. Avant chaque match, les membres du staff technique ont pour habitude d’effectuer des réunions techniques avec les joueurs, afin de leur donner les consignes d’avant match. Le staff de la JSK en a fait deux durant son regroupement au Hilton… mais sans Azzedine Aït Djoudi. Là aussi, le coach principal n’a pas jugé utile de faire le déplacement, sans doute pris par des affaires plus importantes que celle de préparer avec ses joueurs une finale de Coupe d’Algérie !
Son clash avec Hannachi 24h avant la finale
Voyant que son entraîneur prenait les choses à la légère, le président Hannachi aurait pris attache avec Azzedine Aït Djoudi pour éclaircir certaines choses 24 heures avant la finale. Et d’après des sources proches de la direction, Hannachi a haussé le ton. Un geste qui n’a pas été du goût de l’entraîneur en chef à quelques heures de ce rendez-vous important. Ce clash la veille de la finale pourrait jouer un mauvais tour à l’entraîneur en chef qui, rappelons-le, a grillé toutes ses cartes. Nul ne doute qu’Azzedine Aït Djoudi jouera une nouvelle fois sa tête face au CABBA.
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«J’ai la conscience tranquille et j’assume mes choix !»
C’est un entraîneur kabyle lucide et serein que nous avons eu hier au bout
du fil. Vingt-quatre heures après la défaite en finale, Aït Djoudi était toujours sous l’effet de la déception d’avoir raté la coupe qui lui tenait à cœur pour l’offrir à la Kabylie, néanmoins, il explique la défaite par la malchance, et pour ce qui est de ses choix tactiques, il affirme avoir la conscience tranquille. Entretien.
Vingt-quatre heures après la défaite face au MCA et avec du recul, comment analysez-vous cet échec ?
Comme je l’ai dit à chaud juste après la défaite, je pense qu’on n’a pas été chanceux dans ce match. On a bien joué, tout le monde peut le certifier, néanmoins cela n’a pas suffi pour gagner ce match. Le MCA a eu cette chance aux tirs au but, je les félicite sportivement pour le trophée. Nous, on a encore une saison à terminer. Pour moi, ce n’est pas encore les vacances.
La sortie de Yesli sur coup de blessure vous a-t-elle chamboulé ?
Evidemment que la sortie de Yesli est venue chambouler mes plans surtout que ce joueur est connu pour ses qualités et qu’il aurait pu faire la différence. Je regrette d’ailleurs sa blessure et j’espère qu’il reviendra très vite.
Juste après la fin du match, chacun est allé par son propre commentaire. Plusieurs sont ceux qui contestent vos choix, qu’avez-vous à dire ?
Je pense que l’heure n’est pas encore pour présenter le bilan, je vous dis qu’il y a un autre objectif que nous essayerons de concrétiser, celui de terminer la saison à la deuxième place. Seulement, je répondrai à ceux qui commencent à discuter mes choix que lors de la finale, j’ai la conscience tranquille. J’ai fait jouer les meilleurs et je pense que sur le plan du jeu, on n’a rien à nous reprocher si ce n’est cette malchance qui nous a coûté le trophée. Je suis l’entraîneur en chef, j’assume mes choix.
Avec cette défaite, un énorme travail sur le plan psychologique vous attend, comment voyez-vous la suite des matchs qui vous restent à livrer ?
Je comprends cette déception des joueurs et surtout de nos fidèles supporters qui ont joué leur rôle de 12e homme depuis l’entame de la saison. C’est vrai, je dois expliquer aux joueurs que l’heure n’est pas pour les vacances, il nous reste une dernière étape du championnat à gérer convenablement. On doit bien négocier les matchs qui nous restent.
La JSK a raté son principal objectif qu’est la coupe, comment voyez-vous les chances du club de terminer deuxième au classement général pour jouer la LDC la saison prochaine ?
On doit vite oublier cette défaite en finale, on a du pain sur la planche dès cette semaine, à commencer par le prochain match face au CABAA que nous devons bien gérer. Je peux vous dire que nos chances restent intactes pourvu qu’on reste tous mobilisés jusqu’à l’ultime journée de la saison. La CAF ou la LDC, la JSK jouera une compétition africaine la saison prochaine.
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