Equipe d'Algérie

Gourcuff trahi par sa naïveté

Il a endossé tout le travail en laissant ses assistants sans pression.

Auteur : Hamza R jeudi 15 octobre 2015 20:48

Christian Gourcuff a-t-il échoué à la tête de l’EN ? C’est la question que beaucoup de spécialistes se posent. Si pour les supporters, on comprend parfaitement leur déception, du fait que cette génération de supporters n’a pas assisté aux déconvenues de la sélection. La majorité d’entre eux restent toujours nostalgiques à l’épopée d’Omdurman et à celle de Vahid Halilhodzic où les Verts se sont retrouvés au deuxième tour de la Coupe du monde 2014, qui a eu lieu au Brésil. C’est à cause de cette dernière performance justement que la pression s’est accentuée sur Christian Gourcuff. Mais si on compare le parcours de Gourcuff à celui de Halilhodzic durant la phase finale de la CAN, on constate vite que le Français a fait mieux que le Bosniaque. Les chiffres le prouvent, puisqu’avec Christian Gourcuff, les Verts sont allés en Guinée équatoriale dans la peau du favori numéro un. Les Fennecs avaient fait peur à leur adversaire et s’étaient qualifiés au deuxième tour de la CAN haut la main, en s’imposant durant les deux rencontres, même s’ils se sont retrouvés dans le groupe de la mort avec le Sénégal, le Ghana et l’Afrique du Sud. Les Verts ont été éliminés face à la Côte d’Ivoire qui a remporté une semaine plus tard le sacre africain. Donc, on n’était pas éliminés par n’importe quelle équipe. Vahid Halilhodzic, quant à lui, avait réussi la plus pire participation de l’Algérie durant la CAN. Il faut appeler le chat par son nom et ne pas se voiler la face. L’Algérie avait joué trois équipes qui étaient tout juste moyenne, à savoir la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Togo. Trois équipes qui passaient par des moments difficiles, mais cela n’a pas empêché le Bosniaque à quitter la compétition au premier tour et en prenant les quarante millions d’Algériens pour des cons : «Vous savez ! On a réussi plus de 400 passes dans chacun de nos matchs. C’est exceptionnel. On a bien joué», a déclaré le Bosniaque sur le plateau de l’ENTV. L’Algérie a été aussi la première équipe à faire ses adieux dans cette compétition. Ceux qui connaissent les rouages de la sélection estiment que Gourcuff n’a pas échoué, il a été seulement trahi par sa naïveté.  
Il a endossé tout le travail en laissant ses assistants sans pression
Gourcuff a donc été trop naïf lorsqu’il avait pris en main la sélection. Il a géré la situation avec naïveté, estime une source proche de la FAF. Celle-ci nous révèle qu’au moment de la signature du contrat du nouveau coach, des responsables au sein de l’instance dont le président Mohamed Raouraoua avaient demandé à Gourcuff de composer un staff élargi et compétent afin qu’il puisse travailler dans de bonnes conditions. Fort de leur expérience acquise lors du passage de Halilhodzic, les responsables de la FAF lui ont donc demandé de composer un staff compétent. Mais Gourcuff, aveuglé par ses compétences, a pris ce dossier à la légère, comme nous le révèle notre source qui indique que le technicien avait dit au président et ses collaborateurs ceci : «Pour le travail, je m’en occupe.» Le Français a ainsi fait savoir aux responsables qu’il fera tout le travail. Finalement, cela lui a joué un vilain tour, puisque son adjoint, Nabil Neghiz, n’avait pas toutes les prérogatives pour apporter son aide. Une erreur monumentale, peut-être parce que Gourcuff n’a jamais été sélectionneur, sachant qu’une grosse différence existe entre coach de clubs et de sélection.    
Sa gestion de l’affaire Soudani après la CAN
Ceux qui connaissent les dessous de la sélection disent aussi que Gourcuff n’a pas su gérer l’affaire Soudani, après la CAN. En quart de finale face à la Côte d’Ivoire à Malabo, Gourcuff avait décidé de faire sortir le natif de Chlef et le remplacer par Ishak Belfodil à vingt minutes de la fin pour revenir à la marque, du moment que les Eléphants menaient par 2-1. A la surprise générale, Hillal Soudani avait refusé de serrer la main à son coach de manière brutale et devant tout le monde. Même à la télévision, les gens avaient vu avec stupéfaction cette scène déplorable. Mais Gourcuff avait accepté les excuses du joueur après le match, juste avant de prendre l’avion et rentrer directement sur Alger. Quelques jours après, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, avait fait part de son étonnement. Il avait même dit au coach lors d’une réunion : «Il faut agir contre les cas d’indiscipline et sanctionner les joueurs, même s’il s’agit de mon fils.» Une manière de prouver au Français tout son soutien. Gourcuff lui avait répondu qu’il sait gérer le groupe de manière à ce qu’il n’y ait pas de frictions. Notre source proche de la FAF revient à la charge après le match du Sénégal : «Si Gourcuff avait agi fermement avec Soudani, on ne serait pas là et il n’y aura pas de mécontentement et d’autres trucs.» Le technicien français s’est-il trempé ? Difficile de le dire tant qu’il semble confiant quant à sa stratégie de gestion du groupe.
Ses relations avec les joueurs
En rejoignant la sélection, Gourcuff devait effacer l’image de la dictature à l’intérieur du groupe. Avec Vahid Halilhodzic, c’était trop exagéré au point où un des cadres de l’EN nous a dit : «Avec Vahid, c’était de la dictature. On ne pouvait pas parler, ni encore moins donner un simple avis. Parfois, on avait l’impression d’être dans une caserne pour passer notre service militaire. Il ne tolérait rien du tout. Il n’était ni compréhensif ni communicatif.» Gourcuff savait tout sur les relations Halilhodzic-joueurs. Donc, il a voulu se montrer souple avec les joueurs, en adoptant la même stratégie qu’au FC Lorient, qui a pourtant été payante durant vingt-cinq ans. En se montrant souple avec ses éléments, certains d’entre eux l’ont pris pour faiblesse, comme l’indique notre source : «En se montrant souple avec les joueurs, certains l’ont pris pour faiblesse. Ce ne sont pas tous les joueurs, mais il y en a ceux qui se reconnaîtront d’eux-mêmes. Lui, il pensait qu’ils étaient tous mûrs, finalement certains manquaient de maturité et c’est vraiment dommage.» En se montrant compréhensif, il aurait ainsi commis l’erreur de ne pas avoir pris les choses vraiment en main, après le cas Nabil Ghilas, les propos tenus par Baghdad Boundjah au lendemain de son éviction de la CAN-2015, ceux de Djabou et l’affaire Soudani.
 

Publié dans : Halilhodzic Kourichi gourcuff Boundjah

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