Benzia «Ceux qui disent que j’ai opté pour l’Algérie par défaut ne me connaissent pas»

Dans un long entretien accordé au quotidien «Le Monde», Yassine Benzia a évoqué son choix de rejoindre l’EN. L’attaquant du LOSC a expliqué les raisons qui l'ont poussé à faire ce choix : «Ce choix fait aujourd’hui la fierté de toute ma famille. C’est un choix du cœur, une décision logique finalement, même si j’y ai longuement réfléchi. Je me devais d’attendre le moment opportun. Aujourd’hui, avec mes performances à Lille, j’ai acquis une vraie légitimité : je joue régulièrement, je marque des buts importants… Ça faisait déjà deux années que la Fédération algérienne m’approchait, quand je jouais encore à Lyon. Mais je n’y jouais que des bouts de matchs, je n’étais pas assez mature. Aujourd’hui, je me sens prêt».

«L’Algérie, le choix du cœur»
Benzia a tenu à répondre à ceux qui l’accusent d’avoir fait le choix de la facilité en optant pour les Verts. L’ancien joueur de l’OL dira à ce sujet : «Vous savez, les gens parlent, c’est normal, ça ne me dérange pas. Mais ceux qui assurent que j’ai pris une décision par défaut ne me connaissent pas. Ma famille et mes amis croient en moi, je crois en moi. J’aurais très bien pu attendre mon tour en Equipe de France, j’aurais pu avoir ma chance malgré la présence de grands attaquants devant moi. Je suis ambitieux et la concurrence ne m’effraie pas. Il y en aura aussi en sélection algérienne».

«Porter le «maillot vert» est une fierté pour moi»
Au sujet de la polémique actuelle sur les joueurs binationaux, Benzia a affirmé qu’il est d’accord à 100 % avec Feghouli, qui avait déclaré récemment que les binationaux devaient être fiers de représenter l’Algérie : «Sur ce qu’à dit Sofiane, je suis d’accord à 100 % ! Porter le « maillot vert » est une fierté pour moi. Tous ces jeunes qui vont arriver, ça ne peut être que du positif pour la sélection. Ce sont des talents qui ne peuvent que nous renforcer, ils ne sont pas un problème, bien au contraire. Tous ces jeunes qui jouaient pour la France feront les beaux jours de l’Algérie».

«Ce sera un honneur d’être entraîné par Gourcuff»
Contacté par Christian Gourcuff en janvier dernier, Benzia a fait savoir que c’est un honneur pour lui d’être entraîné par le technicien breton : «Oui, en janvier, il est venu directement me voir avec son agent alors qu’il réalisait un tour d’Europe pour tenter de convaincre certains joueurs de le rejoindre. Ce sera un honneur d’être entraîné par un coach reconnu, qui prône un style de jeu qui colle avec nos aptitudes. C’est une belle marque de confiance. Mais attention, il ne m’a pas garanti mes futures sélections ! A moi de me battre et d’être performant pour lui rendre sa confiance. La vérité viendra des terrains, c’est normal, et j’espère bien être sélectionné.»

«Nous avons des talents et un bon sélectionneur, un vrai potentiel»
En Equipe nationale, Benzia évoluera au côté de joueurs de talent à l’instar de Mahrez, Feghouli, Ghoulam et Slimani. Un régal, affirme le joueur lillois : «Ce sont tous de superbes joueurs. J’en connais déjà pas mal : j’ai eu une sélection avec Nabil Bentaleb (Tottenham) en équipe de France jeunes, j’ai joué avec Mehdi Zeffane, Rachid Ghezzal et Ishak Belfodil à Lyon. Et, au téléphone, Faouzi Ghoulam (Naples) puis Yacine Brahimi (Porto) ne m’ont dit que du bien de la sélection. Nous avons des talents et un bon sélectionneur, un vrai potentiel.»

«Se qualifier une troisième fois d’affilée en Coupe du monde, ce serait fort»
A la question de savoir quels sont les objectifs des Verts pour les prochaines échéances, le nouveau joueur de l’EN dira : «La prochaine échéance pour nous, c’est la double confrontation contre l’Ethiopie, en éliminatoires de la CAN, les 25 et 29 mars. Pour le moment, nous sommes premiers de notre groupe, avec deux victoires en deux matchs. Nous avons une impressionnante génération. Forcément, l’ambition sera de se qualifier pour ces deux compétitions, surtout après la superbe performance de la sélection lors de la précédente Coupe du monde, où elle ne s’est inclinée qu’en huitièmes de finale face au futur vainqueur, l’Allemagne ! Se qualifier une troisième fois d’affilée en Coupe du monde, ce serait fort».

«Mon père est décédé quand j’avais une dizaine d’années et ma mère nous a soutenus dès le début»
Au cours de cet entretien accordé au «Monde», Benzia révèle avoir connu des moments difficiles durant son enfance : «J’ai grandi à Cléon (Seine-Maritime), une petite commune de 5000 habitants où tout n’a pas toujours été facile. Ma famille n’a jamais été très à l’aise financièrement, et mon père est décédé quand j’avais une dizaine d’années. Ma mère, qui m’a élevé avec mes deux grands frères, nous a soutenus dès le début. C’était essentiel pour nous. Un de mes deux frères a dû lâcher le foot pour être livreur de pizzas quand les temps étaient durs. Il nous a ensuite soutenus avec Farid (son deuxième frère, aujourd’hui joueur de CFA à l’AS Lyon­Duchère).»

«Chaque deux ans, je me rendais à Oran pour me ressourcer»
Benzia nous apprend également au cours de cet entretien qu’il se rendait chaque deux ans à Oran pour se ressourcer en famille : «Oui, Tous les deux ans, avec ma mère et mes frères, pendant les vacances, on allait chez mes grands-parents, pour nous ressourcer, à Oran, là où la famille de ma mère vit encore. Ce sont des souvenirs importants, mes racines».

«Je vais travailler dur pour porter haut le maillot vert»
Enfin, Benzia a lancé un message aux supporters de l’EN en leur déclarant qu’il va travailler très dur pour porter le plus haut possible le maillot de la sélection : «C’est surtout un message d’humilité. Je vais travailler dur pour marquer le plus possible et porter haut le "maillot vert". Je veux m’adresser aux supporteurs français aussi, car je suis reconnaissant envers la France. J’ai participé à de magnifiques aventures, lors de la Coupe du monde des moins de 17 ans et l’Euro des moins de 19 ans, notamment. Ce sont des souvenirs qui resteront gravés dans ma mémoire».

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