Auteur :
Akram F.
vendredi 22 juillet 2016 21:57
Le défenseur sétifien Khatir Ziti nous fait ici quelques confidences, les raisons de son départ en 2014 entre autres. Il parle aussi de la préparation et la sélection nationale.
Il paraît qu’une bonne ambiance règne au sein du groupe, non ?
De l’avis de tous, l’Entente possède cette année un très bon groupe avec un très bon état d’esprit. C’est une ambiance de famille, tout le monde est content d’être là, il y a du respect mutuel et le groupe est très compact. L’effectif est un amalgame entre nouveaux, anciens, jeunes et expérimentés, ce qui lui donne des atouts considérables. J’espère que cette ambiance durera toute l’année et qu’on sera encore plus solidaires entre nous.
Que pensez-vous de la prestation de votre équipe lors du premier match amical contre le Club Africain ?
Il faut savoir que les matchs amicaux rentrent dans le cadre de la préparation et nous servent pour améliorer beaucoup de choses à différents niveaux. Et à l’occasion de ce premier match, on s’est plutôt bien débrouillés. Tout s’est bien passé pour nous, on a été bien physiquement et techniquement, il y a eu même une très bonne entente entre les joueurs sur le terrain. Je pense que c’est de bon augure.
De l’avis de tous aussi, vous étiez l’un des meilleurs éléments dans ce match. Qu’en dites-vous ?
Cela voudrait dire que j’ai bien travaillé depuis le début de la préparation et il est important pour moi de savoir que je suis sur la bonne voie. Je suis revenu à Sétif pour donner le meilleur de moi-même et apporter le plus escompté et je vais tout faire pour y parvenir. Mais quand un joueur fait une bonne prestation, ce n’est que son devoir, rien d’autre. Mais le plus dur, c’est de rester régulier toute l’année, car la saison est très longue.
Si on revient en arrière, comment avez-vous vécu la période difficile qui a suivi la disqualification de l’équipe de la Ligue des champions africaine ?
C’était un grand choc pour nous, nous avions du mal à accepter cette sanction qui est injuste et à laquelle on ne s’attendait guère. Nous étions très déçus, c’était très dur, mais en même temps, il ne servait à rien de s’en lamenter tous les jours, cela n’aurait rien changé. Au contraire, on risquait de sombrer et de ne plus se relever. Il fallait donc tourner tout de suite la page et se remettre au travail. Ce n’était pas facile, car tout a été bâti autour de cette compétition africaine, mais il n’y avait plus rien à faire, il fallait l’accepter et de ne plus y penser. L’équipe doit avancer et la page est définitivement tournée.
En 2014, quand l’Entente avait gagné la Ligue des champions, vous l’aviez quittée et, aujourd’hui, quand vous avez décidé de revenir pour y prendre part, l’ESS a été disqualifiée. C’est la malchance ?
Concernant l’édition de 2014, sachez que j’y avais participé depuis les premiers tours jusqu’à la phase des poules. Oui, c’est vrai, je n’avais pas eu de chance et je crois que n’importe quel joueur à ma place aurait été très déçu, car il s’agit d’une prestigieuse compétition que n’importe qui rêverait de gagner. Mais comme je viens de le dire, ça ne sert à rien de s’en lamenter, c’est le destin. Je dois regarder maintenant vers l’avant.
Justement, pouvez-vous aujourd’hui nous faire part des véritables raisons de votre départ en 2014 ?
Cette question, nombre de Sétifiens me la pose à chaque fois qu’on me croise à Sétif. Rares, en effet, ceux qui savent pourquoi j’étais parti et je vais vous le dire aujourd’hui. C’était pour une unique raison. Vous rappelez-vous du match que nous avions joué en Coupe d’Algérie contre le CSC, lorsque j’avais été expulsé à la 19’ ? On avait dit alors que j’avais « vendu » le match et que j’avais provoqué mon expulsion. On avait laissé cette rumeur se répandre au point je me sentais très mal dans ma tête. On m’insultait dans le stade et un peu partout et cela est devenu insupportable pour moi, sachant que je n’avais que 24 ans. Je ne suis pas un tricheur, je n’ai pas été élevé dans cet esprit, je suis un fils de bonne famille et un homme honnête. Je joue une moyenne de 30 matchs par saison et je mouille le maillot que je porte, que ce soit à l’ESS, à la JSK ou au CSC. Les supporters me respectaient beaucoup, mais tout a changé après ce fameux match où j’ai été accusé à tort de tricherie. C’est pour cette raison que je suis parti.
Après cette mésaventure, comment avez-vous décidé de revenir ?
Je remercie Dieu d’être revenu, car je suis un enfant du club, c’est là où j’ai grandi et où j’avais fait toutes mes classes. Il fallait que je revienne mais il fallait que certaines conditions se réunissent aussi. Mais la principale raison qui m’a poussé remettre le maillot de l’Entente, ce sont mes parents qui m’ont demandé de revenir. Ils ont insisté auprès de moi et je ne pouvais pas leur dire non. Ensuite, le discours de Hammar a pesé dans mon choix. J’avoue qu’il m’a convaincu en me tenant un discours franc et motivant. Il ne faut pas oublier aussi que le challenge africain m’intéressait aussi. Ce sont les principales raisons qui ont motivé mon retour.
Sur le plan du travail, comment les choses se passent avec Amrani qui est connu pour sa rigueur ?
Pour moi, il ne s’agit pas de rigueur. On dit que Amrani est sévère et je ne sais quoi d’autre, mais pour moi, c’est comme ça qu’un entraîneur doit être. Il doit veiller à la bonne marche du groupe et à la discipline générale. S’il est sévère comme vous dites, c’est pour le bien de tout le monde et c’est pour l’intérêt de l’équipe.
Vous êtes l’un des défenseurs les plus en vue du championnat et c’est sans doute ce qui explique votre présence en Equipe nationale et ce, malgré le changement des sélectionneurs. Un commentaire ?
C’est d’abord un honneur pour moi, puis pour toute ma famille. Car ce n’est pas très évident de gagner la confiance de tous les sélectionneurs. Cela prouve que j’ai toujours été régulier et je dois rester sur cette lancée.
Vous étiez par moments le seul joueur local présent en sélection. Vous ressentiez quoi, de la pression ?
Non, pas du tout, j’ai toujours été à l’aise en sélection car j’avais confiance en mes moyens. Je ressentais plutôt de la responsabilité. C’est comme si j’étais le porte-flambeau des locaux que je devais représenter dignement.
Un dernier mot aux supporters ?
Je leur dis une chose seulement, j’espère qu’ils ont compris pourquoi j’étais parti et pourquoi je suis revenu. Je leur dis aussi que si la Ligue des champions est perdue cette saison, il y aura d’autres choses à gagner, et pour ce faire, on doit être solidaires, joueurs et supporters.