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lundi 26 mai 2014 18:12
Si l’histoire de la Coupe du monde fascine autant, c’est aussi parce qu’un glorieux destin tient parfois à pas grand chose. La preuve en huit souvenirs.
1. R. F. A. 1990
Quand la RFA entame les éliminatoires de la Coupe du monde le 31 août 1988, personne n'imagine que le finaliste de 1982 et 1986 va trembler jusqu'au dernier moment avant d'arracher sa qualification pour le Mondial italien qu’elle va finalement... remporter ! La RFA débute son parcours par une retentissante victoire 4-0 devant la Finlande. La suite est plus compliquée. Trois matches nuls consécutifs, contre les Pays-Bas par deux fois, puis face à Galles, douchent l'enthousiasme des supporters de la Mannschaft. La rencontre décisive se dispute au Müngersdorfer de Cologne face aux Gallois. Allen ouvre la marque, l’Italie n’a jamais été aussi loin. Mais Völler égalise et Hassler offre la victoire aux Allemands. Le titre est pour l’été.
2. Bulgarie 1994
Dimanche 10 juillet 1994, la Bulgarie élimine l’Allemagne de Matthäus 2-1 grâce à deux buts de Stoïchkov et Lechkov et accède aux demi-finales de la Coupe du monde. Qui l’eut cru ? Peu de monde lorsque l’on se souvient que la Bulgarie a obtenu sa qualification pour le tournoi américain après la plus formidable succession de faits de jeu favorables. Défaite inexplicable de l’équipe de France face à Israël au Parc des Princes (2-3), en octobre, avant d’obtenir le billet, un mois plus tard, pour les USA grâce à un but de Kostadinov dans les arrêts de jeu de la rencontre décisive (1-2). La France s’en souvient encore. La Bulgarie aussi.
3. R. F. A. 1954
Vous pouvez chercher dans les statistiques, il n’y a qu’une équipe à avoir encaissé 8 buts (contre Hongrie) au cours d’un match du premier tour avant d’enlever la Coupe du monde 14 jours plus tard face... à ce même adversaire. Impensable, impossible ? Pas pour les coéquipiers de Fritz Walter qui réalisent le miracle de Berne et remportent (3-2) finalement la première des trois Coupes du monde gagnées par l’Allemagne contre l’imbattable meilleure équipe de la planète. Du moins, chacun le pensait avant le Miracle de Berne.
4. Italie 1982
Peut-on remporter la Coupe du monde sans gagner un seul de ses trois matches du premier tour ? L’Italie de Dino Zoff a répondu oui et sur le terrain ! Après des débuts plus que poussifs, conclus par trois matches nuls sans gloire face à la Pologne, le Pérou et le Cameroun, les Italiens et leur révélation du second tour Paolo Rossi passent à la vitesse supérieure. La Squadra l’emporte face à l’Argentine, au Brésil, à la Pologne et à la RF Allemagne en finale pour le plus inattendu des succès. Une cote a faire pâlir le plus fou des parieurs.
5. Allemagne 2002
Avant de se retrouver en finale de la Coupe du monde 2002 à Yokohama face au Brésil, l’Allemagne est passée par tous les états. Deux matches nuls face à la Finlande, une Kolossale défaite 1-5 à domicile face aux Anglais de Michael Owen, il n’en fallait pas plus pour envoyer l’Allemagne en barrages face à l’Ukraine. Un statut inhabituel pour ceux que l’on a longtemps surnommé les Rois des éliminatoires. Le match aller à Kiev est poussif (1-1). Quatre jours plus tard, Ballack ouvre la voie de la qualification, l’Allemagne s’impose 4-1. Les perspectives les plus folles s’ouvrent pour la Mannschaft, elles buteront sur le génie de Ronaldo et Ronaldinho.
6. Argentine 1990
Une défaite face au Cameroun lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 1990 disputée en Italie, une victoire sans convaincre face à l’URSS, l’Argentine sent le vent du boulet souffler avant la dernière rencontre du groupe B face à la Roumanie. Monzon ouvre la marque peu après l’heure de jeu mais Ballint égalise cinq minutes plus tard. Une défaite condamnerait les coéquipiers de Maradona, champions du monde en titre. L’Argentine tient le coup. La suite était impensable. L’Argentine élimine le Brésil en 8e puis la Yougoslavie et l’Italie aux tirs au but. Mieux même, le trophée lui échappe de peu, face à la RFA, sur un penalty pas évident transformé par Brehme à 5 minutes de la fin. Les larmes de Diego entrent dans la grande Histoire des Coupes du monde.
7. Italie 1934
10 juin 1934, finale de la Coupe du monde à Rome. L’Italie et la Tchécoslovaquie disputent la 81e minute et les Tchèques mènent 1-0 depuis cinq minutes. Les Italiens et leur Duce n’en mènent pas large. Vont-ils connaître l’humiliation de voir échapper le titre mondial à domicile ? Les angoisses se dissipent quand Orsi égalise en surprenant Planicka de l’extérieur du droit. Les Italiens sont tout heureux de disputer la prolongation. A la 95e minute, Guaita, aperçoit Schiavio sur sa droite, lui donne le ballon. D’un tir croisé, l’attaquant de Bologne marque et offre la Coupe du monde à l’Italie.
8. France 1998
On a tendance à l’oublier, sûrement à cause du scénario rêvé de la finale contre le Brésil (3-0), mais France 1998 fut un champion du monde quelque peu miraculé. Pas forcément parce que la Croatie a mené 1-0 en demi-finale, ni en souvenir des 20 centimètres qui ont manqué à Baggio pour inscrire le but en or en quart de finale pour l’Italie. L’aventure des Bleus a frôlé les abîmes de l’histoire en huitième de finale contre le Paraguay. A Lens, sans Zidane (suspendu), les Bleus ne parviennent pas à imposer leur football face à la grinta sud-américaine. Le charismatique gardien Chilavert fait tout pour amener son équipe aux tirs au but, cette épreuve où il excelle et qui a coûté à la France sa demie à l’Euro 1996 contre la République tchèque. Blanc sauve la patrie du premier but en or de l’histoire. Sans cela, les Bleus seraient tombés dans les oubliettes aux côtés de l’Espagne de 1982 ou du Mexique de 1970 parmi les pays organisateurs anecdotiques de l’histoire…
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