Equipe d'Algérie

Saâdi plébiscité par les siens

Idir Ouali : «Persuadé qu’Idriss sera d’un bon apport à la sélection»

Auteur : Saïd Fellak samedi 24 décembre 2016 20:59

A Courtraï, il n’y a pas que Saâdi qui est en train de s’illustrer. Un autre joueur algérien réalise une bonne saison jusque-là, il s’agit d’Idir Ouali. Ce dernier, qui était très proche d’intégrer l’EN il y a trois ans, nous parle dans cet entretien de ses ambitions et nous donne surtout son avis sur Idriss, qui vient d’être présélectionné par George Leekens. 

L’été dernier, vous avez choisi le club de Courtraï, avec lequel vous vous illustrez cette saison. Que pouvez-vous nous dire justement sur votre rendement jusque-là dans ce championnat belge ?

Ça se passe très bien. J’ai eu une petite blessure qui m’a ralenti un peu, mais à présent, je me sens très bien. Je me suis relancé. C’est vrai que ces dernières années en Allemagne, ça n’a pas été le top pour moi, mais aujourd’hui, je prends le plaisir sur le terrain et c’est ce qui compte le plus pour moi. 
Après une saison époustouflante avec le Dynamo Dresden, vous avez opté pour le club de Paderborn, qui venait d’accéder en Bundesliga. Cependant, vous n’avez jamais réussi à vous imposer. Pourquoi ?
Certes, les deux premières années à Dresden se sont très bien passées pour moi. Par la suite, j’ai eu la chance d’aller en Bundesliga avec Paderborn, sauf que ça n’a pas marché comme je le voulais. Le coach, au début, me voulait à tout prix, mais son discours a changé par la suite au fur et à mesure de la saison. Moi, j’ai continué à travailler, mais malheureusement, ça n’a pas payé pour moi, mais bon, ça arrive. Aujourd’hui, tant mieux que ça soit passé. 
Vous vous plaisez bien ici à Courtraï ?
Oui, c’est très bien. Je suis originaire de Roubaix, qui n’est pas très loin d’ici, donc, j’ai tous mes amis et ma famille proches de moi. C’est donc un plaisir d’évoluer ici. 
Il y a deux-trois ans, vous avez failli intégrer la sélection. Qu’est-ce qui vous a manqué pour que vous soyez retenu ?
J’ai souvent été proche de la sélection, c’est vrai. Après, n’oubliez pas qu’il y a une forte concurrence dans mon poste. Quand j’étais à Dresden, il y avait déjà Mahrez qui commençait à briller, Brahimi qui faisait des choses incroyables avec le FC Porto. Je dirais que je n’ai pas eu de chance et ça s’est joué à pas grand-chose. Pour résumer, je n’étais pas en forme au moment où il fallait. 
Vous avez été présélectionné à un moment donné, n’est-ce pas ?
Oui, quand j’étais à Dresden. 
Y a-t-il des regrets ?
C’est vrai que j’aimerais aller en sélection par fierté, pour défendre aussi les couleurs de mon pays, mais après, je n’ai pas de regret. C’est la vie d’un footballeur, on doit faire avec. On n’a pas le choix. 
Avez-vous été contacté par la Fédération algérienne de football ?
La fédération non, mais il y avait l’ancien adjoint d’Halilhodzic, Nordine Korichi qui est venu me voir quand j’étais en Allemagne. Il m’avait dit que le staff me suivait et que je devais continuer à travailler mais malheureusement, l’échec de mon expérience à Paderborn, a tout fait capoter. Quand tu ne joues pas avec ton club, c’est difficile de prétendre à une place en sélection nationale. 
Pourquoi avoir choisi Paderborn alors que vous aviez à ce moment-là (à son départ de Dresden) pas mal d’offres intéressantes ?
Oui, j’avais beaucoup de sollicitations, mais le projet de Paderborn me paraissait le plus intéressant. Le club venait d’accéder en Bundesliga. Le coach de cette équipe me suivait depuis un bon moment. Son discours m’avait séduit. Après avoir côtoyé la Bundesliga, ça je ne le regrette pas. C’est vraiment un championnat passionnant et d’un niveau très relevé. 
Les médias allemands avaient tendance à vous surnommer «Ribéry»…
C’est surtout quand j’étais à Dresden. On me comparait à lui par rapport surtout à mon poste sur le terrain. On avait un peu le même profile, mais assurément pas le même niveau (Rires). 
A Courtraï, vous n’êtes pas le seul joueur algérien. Un autre s’illustre fortement cette saison, à savoir Idriss Saâdi, qui est proche d’intégrer les Verts. Que nous diriez-vous sur lui ?
Idriss est un grand joueur. Il a eu une grosse blessure et là, il revient en forme. Aujourd’hui, il est à 100% et nous fait beaucoup de bien. C’est notre attaquant numéro 1 et il nous marque beaucoup de buts. C’est normal alors qu’il soit proche d’intégrer la sélection. 
Vous lui mettez beaucoup de centres, on imagine…
Oui, mais il en demande encore plus (Rires). C’est quelqu’un qui veut toujours les ballons. Il fait beaucoup d’appels devant et ne ménage pas ses efforts. 
Pourra-t-il être d’un bon apport à la sélection algérienne au vu de la concurrence en EN ?
Je suis sûr qu’il apportera beaucoup à la sélection. En plus, il n’y a pas beaucoup d’attaquants en ce moment en sélection qui sont en forme. Lui, il l’est et je suis persuadé qu’il fera quelque chose de bien avec les Verts. 
Revenons à vous. Récemment, le sélectionneur national, George Leekens est venu suivre votre match de championnat face à Anderlecht. Est-ce que vous l’avez vu au terme de la partie ?
Non. A vrai dire, je ne savais même pas qu’il était présent dans le stade. Ce n’est qu’après que j’ai su. Toutefois, j’ai eu échos qu’il était satisfait de notre match même si on a perdu au final. Idriss avait marqué ce jour-là, tant mieux pour lui. 
Donc, vous avez marqué des points auprès du coach au cours de ce match…
Je pense avoir sorti un bon match. Malheureusement, il ne nous a pas manqué grand-chose pour gagner. Ce match m’a permis de montrer au sélectionneur ce que je vaux, c’est clair. 
Vous avez toujours cette ambition d’intégrer la sélection un jour…
Cette saison, je retrouve du temps de jeu et donc, ma forme optimale. Je ne perds pas espoir et tout peut arriver, même à 28 ans. C’est mon but. Si on m’appelle, j’irai avec plaisir. Dans le cas contraire, je continuerai à travailler. 
Avec ou sans Idriss Saâdi, l’Algérie pourra-t-elle faire une bonne CAN au Gabon ?
Avec Idriss, ils feront certainement quelque chose de mieux. Nous avons une belle équipe et celle-ci peut faire un excellent tournoi. Il est clair que nous sommes favoris. On doit assumer ce statut et ne pas se cacher. 
Pourtant, le début des éliminatoires du Mondial-2018 n’a pas été du tout bon. Un point seulement en deux journées. L’Algérie ira-t-elle en Russie ?
On n’a pas fait un bon départ, mais rien n’est fait encore. Ça va être très difficile, mais il ne faudra rien lâcher car tout peut arriver. 

 

Belhocine (entraîneur de Courtraï) : «Saâdi apportera à la sélection sa puissance, sa vitesse et la profondeur dans le jeu» 

Durant notre virée à Courtraï, nous avons saisi aussi l’occasion pour nous entretenir avec le coach de l’équipe, qui n’est autre qu’un Franco-Algérien, Karim Belhocine. Celui-ci n’a pas tari d’éloges sur Saâdi. Entretien : 

Votre joueur, Idriss Saâdi, fait un excellent début de saison. Que pouvez-vous nous dire sur lui ?
Idriss est un joueur qui a prouvé chez nous qu’il était très important. Il a mis jusque-là 10 buts. C’est quelqu’un de rapide, qui sait se placer et qui travaille beaucoup pour l’équipe. C’est un joueur complet. Je comprends pourquoi la sélection s’intéresse à lui. 
Le club l’a recruté l’été dernier alors qu’il sortait d’une saison compliquée en raison d’une grave blessure. Etes-vous surpris par les performances qu’il a réalisées ?
On avait foi en lui et c’est pour cela qu’on l’a fait venir l’été dernier de Cardiff sous forme de prêt. On savait aussi qu’en plus d’être talentueux, et avoir prouvé par le passé qu’il avait beaucoup de qualités, que c’était un joueur revanchard. On était persuadés qu’il pouvait apporter à notre équipe. 
Il se pourrait qu’il joue la CAN. Cela fausserait-il vos calculs ?
C’est clair que lorsque vous perdez l’un de vos meilleurs attaquants durant presque un mois, c’est problématique pour une équipe et un coach, mais après, c’est la règle. On sait que les bons joueurs peuvent être internationaux. S’il part, il nous manquera mais on fera avec. On fera confiance aux autres joueurs de chez nous. 
Grâce à son bon début de saison, Saâdi attise la convoitise de plusieurs clubs prestigieux. Y a-t-il des chances qu’il quitte le club cet hiver ?
Non, je ne crois pas. Idriss restera avec nous jusqu’à la fin de la saison. Il se sent bien chez nous. 
Qu’est-ce qu’il peut apporter à la sélection, selon vous ?
Il peut apporter sa puissance, sa vitesse et la profondeur du jeu. C’est un joueur toujours engagé, toujours positif. Il sera d’un bon apport aux Verts. 
Vous avez travaillé sous la coupe de George Leekens par le passé. Pensez-vous qu’il sera en mesure d’emmener l’Algérie à la consécration lors de la prochaine CAN ?
En tant qu’Algérien, je l’espère. Après, certes, j’ai travaillé avec lui et je dirais que c’est quelqu’un qui sait motiver son groupe. J’ai confiance en lui et en les joueurs. On sera tous derrière eux. 
En 2008, vous étiez encore joueur et vous étiez proche de signer à l’ES Sétif. Pourquoi ça ne s’est pas fait ?
Pour des raisons contractuelles. J’ai rencontré les dirigeants de Sétif, mais voilà, j’avais déjà un contrat en Belgique. 

 

Xavier Mercier (son coéquipier) : «Idriss peut être un bon complément à Slimani» 
«Idriss est avant tout un super mec. Il amène de la joie au vestiaire et est très respecté. Sur le terrain, c’est un joueur très puissant qui prend beaucoup les espaces. Moi qui est un milieu de terrain offensif, c’est un régal de jouer avec lui. Il demande tout le temps le ballon et on peut le servir dans de bonnes conditions. Il a marqué beaucoup de buts cette saison. Je pense qu’il peut être un bon complément à Slimani», nous dira son coéquipier français, Xavier Mercier.

 

 

 

Publié dans : idir ouali Saâdi Nordine Korichi Belhocine.

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