Ligue 1 & 2

MOB : Henkouche craque et démissionne !

«J’ai été menacé de mort et victime de propos racistes»

Auteur : S. A. dimanche 12 février 2017 20:48

Quelques heures après le mouvement de protestation qui a eu lieu devant le siège du club par une centaine de supporters qui réclamaient son départ, le coach Mohamed Henkouche s’est exprimé, juste après, pour annoncer officiellement son départ. Très affecté, ce technicien a eu droit à quelques minutes pour dire aux supporters ce qu’il comptait faire suite à ce qui vient de se passer dans son bureau. Face à la grande pression de la rue, le coach a craqué en acceptant de remettre sa démission comme les supporters le lui ont demandé, avant-hier à l’occasion de la séance de reprise. En effet,  les appréhensions des dirigeants de voir ce driver démissionner de son poste suite aux menaces des supporters, se sont avérées réelles, puisque l'ex-coach du CRB a décidé de rendre le tablier, sans faire trop de grabuge. Jeudi dernier, il a dirigé son dernier match à la tête de l'équipe béjaouie face au CRB.

La tempête continue au MOB. 
Déjà  visé par une série de mauvais résultats, le club des 13 martyrs connaît un nouveau coup dur. Cette semaine, l’équipe de Yemma Gouraya a encore perdu son driver, Henkouche, qui a décidé de se rendre chez lui hier matin après la réunion des dirigeants dans la soirée de samedi. Il a effectivement mis un terme à sa collaboration avec l'équipe du MOB.

Il n’a pu supporter la pression des fans 
A l'installation de Henkouche dans ses fonctions, les dirigeants du MOB se vantaient d'avoir donné carte blanche à leur technicien qui sera le seul maître à bord sur le plan technique. Toutefois, le langage qu'ils ont tenu n'est autre qu'un discours à consommation publique. Ce dernier nous a confirmé  qu’il voulait vraiment continuer sa mission à la tête du MOB pour essayer de redresser la barre, mais après ce qui vient de se passer, il a préféré se retirer pour se protéger. C’est ainsi qu’il a pris attache avec les dirigeants avant-hier, tard dans la soirée, pour leur faire part de sa décision finale de quitter le MOB. Ainsi, il a demandé aux dirigeants de chercher un autre technicien, du moment que lui n’a pas l’intention de revenir à Béjaïa après ce qui s’est passé au stade avant-hier. 

Il devra rembourser un mois et demi de salaire au club 
Ayant touché trois mois de salaire au moment de sa signature au MOB, Mohamed Henkouche qui a pris la décision de quitter le club devra toutefois rembourser une partie de l’argent. En effet, il a déjà travaillé durant six semaines au MOB, donc il devra rembourser un salaire et demi. Ainsi, la direction est prête à résilier son contrat comme il a souhaité, mais à condition qu’il remette au club la somme demandée.  

Kacem Salim et Boudjelti décident aussi de partir
Enrôlés tous les deux par le coach Henkouche dans son staff, les deux adjoints, Kacem Salim et Djamel Boudjelti, n’étaient pas présents, hier, au stade à l’occasion de la séance du matin. En effet, les deux hommes, solidaires avec le coach Henkouche, ont eux aussi décidé de claquer la porte. D’ailleurs, ils n’ont même pas jugé utile d’assurer l’intérim en attendant la nomination d’un nouvel entraîneur. Ces derniers sont donc attendus dans les prochaines heures pour résilier leurs contrats.     

Amar Allou assure l’intérim 
Comme annoncé par nos soins, Henkouche a quitté la ville de Yemma Gouraya, hier matin. D’ailleurs c’est Amar Allou qui s’est présenté hier pour assurer la séance de travail qui s’est déroulée dans une bonne ambiance. Ainsi, le match de demain sera dirigé par le DTS des jeunes du MOB. Très impliqué dans la gestion de l’équipe depuis plusieurs années, Allou devra faire de son mieux pour aligner une équipe homogène et espérer chasser le doute et gagner face aux Usmistes dans une rencontre où le faux pas n’est pas permis. 
 

«J’ai été menacé de mort et victime de propos racistes» 

Quelques heures après avoir pris la décision de se rendre chez lui à Mascara suite à ce qui s’est passé avant-hier avec les supporters, le coach Henkouche,   toujours sous le choc, a tenu à nous expliquer les vraies raisons de son départ : «Sincèrement, je suis dépité par une telle réaction qui n’avait pas lieu d’être. Les joueurs et le staff technique ont besoin d’être soutenus dans ces moments difficiles. L’équipe endure et elle a besoin de gens qui la soutiennent et non pas de ceux qui viennent m’insulter et en font de même  avec les joueurs. Honnêtement, ce qui est arrivé samedi est condamnable. Cela m’a fait très mal et c’est pour cette raison que j’ai pris la décision de partir. Je n’accepte pas les insultes ni autre chose. J'ai reçu des menaces de mort sans parler des insultes de la part de personnes   présentes avant-hier au stade. J’étais même victime de propos racistes. Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Ils m’ont dit que si remettais les pieds à Bejaia, ils  me tueraient. Je ne veux pas jouer car ca devient vraiment dangereux. Je préfère me retirer dans le calme au lieu de faire le héros et continuer. D’ailleurs, après ce qui s’est passé je n’ai même pas l’intention de revenir car ce n’est plus du football ». 
«Je n’ai pas démissionné de mon propre gré, ils m’ont forcé à partir»
« En plus je tiens à vous dire que je n’ai pas démissionné,  mais ils m’ont forcé à quitter le club après ce qu’ils m’ont fait avant-hier. Sachez que ni par ma personnalité, ni par mon statut social, ni par ma fonction, je n'accepterai de continuer ainsi ma mission. Maintenant que les choses sont arrivées à un stade intolérable, je préfère rendre le tablier. Ma décision de quitter les affaires du club n'est pas hâtive, je l'ai prise après mûre réflexion et je ne compte  plus remettre les pieds à Béjaia».

«J’ai senti que même la direction y était pour beaucoup dans cette affaire»
«Au départ j’ai cru que c’était juste des supporters énervés qui ont voulu des explications, mais après que le président soit arrivé avec un autre dirigeant, et se sont réunis avec un groupe de supporters, là j’ai compris autre chose.  Je peux vous dire que la direction ne m’a pas protégé, au contraire, elle était pour mon départ et c’est pour cette raison que je vous ai dit que ils m’ont forcé à quitter le club».

«A la reprise,  j’étais livré à moi-même. Aucun dirigeant n’a été présent pour me protéger»
«Ce qui m’a fait mal aussi dans cette histoire, c’est que le jour de la reprise j’étais seul avec mes adjoints. Aucun dirigeant ne s’est présenté pour parler avec moi ni avec les joueurs. Seul deux agents de sécurité était sur les lieux, mais ils étaient dépassés. Cela aussi n’a pas été pour arranger les affaires du club car je pense que s’ils avaient été là samedi dernier, on n’en serait  pas arrivés là car les supporters avaient besoin d’explications et les dirigeants auraient pu faire cela sans qu’ils  arrivent à moi ou bien aux joueurs». 

«La pression existe partout, mais les choses sont arrivées à un stade intolérable»
«Je ne suis pas en train de fuir mes responsabilité, j’étais prêt à continuer à travailler au MOB, malgré la difficulté de la mission, mais il faut savoir aussi que tout a des limites. La pression existe, dans ma carrière j’ai connu des moments très difficiles et j’ai su garder la tête sur les épaules, mais  ce que j’ai vécu samedi dernier est inadmissible. Ce n’est pas normal d’insulter un entraineur et de le menacer de mort pour une rencontre perdue». 

«Pourtant, j’étais armé d’une grande volonté pour sauver cette équipe»
«Maintenant que j'ai tranché sur mon cas, je vais présenter ma démission au président et c’est à lui d’en décider, car je n'ai jamais fui mes responsabilités. J'ai toujours veillé à ce que les choses se passent dans les règles de l'art au MOB, car il s'agit d'un grand club auquel tout le monde doit vouer du respect.  Malgré le fait qu'on ait traversé des moments difficiles, j’étais armé d’une grande volonté de sauver cette équipe et j'ai veillé à remettre les choses sur les rails. Dommage que de telles choses puissent arriver».
«J’étais le seul à avoir accepté d’entraîner le MOB, tous les entraineurs approchés avaient peur»
«Avant de me contacter en fin de  phase aller, la direction avait pris attache avec plusieurs entraineurs locaux et étrangers, je tiens à vous informer que tous les techniciens approchés ont refusé de venir car ils avaient vraiment peur de la pression et de la situation que traverse le club. J’étais toutefois le seul qui a accepté de relever le défi. J’ai laissé même un club pour venir aider le MOB, mais voilà aujourd’hui ma récompense, les supporters me menacent de mort. Vraiment je suis sous le choc». 
«Le club a les moyens de se maintenir, mais l’environnement est hostile»
«Certes, mathématiquement, le MOB n’est pas encore en Ligue 2 Mobilis. Cette équipe a les moyens et les joueurs pour rester toujours parmi l’élite,  toutefois, ce n’est pas ça le problème. L’environnement est malsain et c’est ce qui a eu raison de cette équipe. Si ça continue ainsi, je vois mal comment le club pourrait se maintenir en Ligue 1 Mobilis». 
 S.A.

 

Publié dans : MOB Mohamed Henkouche

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