ESS : Les choix de Benchikha contestes

La défaite d’avant-hier face à l’USMA a été, semble-t-il, la goutte qui a fait déborder le vase. Car cet énième échec en déplacement sous l’ère Benchikha est venu remettre en question les choix du coach dans cette rencontre que tout le monde à Sétif conteste, en premier lieu le président Hammar qui a été surpris à la lecture de la composante du onze rentrant avant même le coup d’envoi. Cette fois-ci, l’arbitrage n’est pas remis en cause et la victoire de l’USMA, qui aurait pu être plus large, ne souffre aucune contestation. C’est quoi le problème alors, et pourquoi l’Entente fut menée, à un moment, par trois buts à zéro ? Eh bien, pour les observateurs à Sétif et autres supporters et dirigeants, ce sont les choix tactiques de Benchikha dans cette rencontre qui en est la cause directe. Car pour eux, c’est avec une stratégie ultradéfensive que  l’ESS a débuté le match, avec cinq défenseurs types et aucun attaquant en pointe. Benchikha déclarait avant le match qu’il n’aborde aucune rencontre pour éviter la défaite et que l’objectif de son équipe est d’empocher les trois points, mais force est de constater que l’effectif aligné, par rapport à sa composante, n’avait pour seule mission que d’éviter la défaite. On ne peut pas viser la victoire en laissant des attaquants types sur le banc et en alignant cinq défenseurs, sans compter les deux récupérateurs. Impossible de gagner dans ces conditions, surtout face à une équipe qui s’appelle l’USMA, avec son expérience et son métier.
La rentrée de Banouh et son doublé accablent davantage le coach
Il est clair donc que la composante de l’équipe et la stratégie mise en place ne s’accordent pas avec les objectifs annoncés avant la rencontre. Et ce qui va le prouver encore plus, c’est le doublé inscrit par Banouh en seconde période, juste après son incorporation. Cela montre que si l’Entente avait joué normalement, comme elle a l’habitude de le faire, elle aurait pu faire beaucoup mieux. Car le changement de stratégie en deuxième mi-temps a donné tout de suite des résultats. Aussi, le fait d’avoir laissé Banouh sur le banc est une erreur selon les mêmes observateurs, car on aurait dû l’aligner d’entrée après l’avoir incorporé en cours du jeu au Ghana et ce, pour lui donner plus de temps de jeu et pour ne pas freiner son élan.
La stratégie mise en place ne va pas avec les traditions de l’Entente
Les supporters sont en colère, car ils n’ont pas l’habitude de voir leur équipe jouer de la sorte dans les grands rendez-vous comme celui de mardi passé. Ils ne se souviennent pas un jour que l’ESS a joué derrière face à l’USMA, ou face à une autre équipe de la même envergure, même en dehors de ses bases. Ce n’est pas dans les traditions de l’Entente de rentrer sur le terrain dans des matchs à grand enjeu pour éviter la défaite ou pour limiter les dégâts. C’est ce qui a frustré les fans sétifiens, et surpris même l’adversaire qui n’imaginait pas un seul instant qu’il allait mener par trois buts à zéro face à l’ESS. Certes, l’USMA a l’habitude de battre l’Entente, même à Sétif, comme cela fut le cas au match aller, mais jamais avec une telle facilité et un score d’une telle ampleur.
Hammar fut surpris à la lecture de la composante de l’équipe
Beaucoup de choses accablent le staff technique, Benchikha en particulier, le  choix des joueurs, la stratégie de jeu en première mi-temps, le changement de tactique en seconde période, le coaching,  des paramètres purement techniques qui relèvent des compétences du premier responsable à la barre technique. Et c’est la première fois que Hassan Hammar, même s’il ne l’a pas déclaré, pointe du doigt l’entraîneur et ses mauvais choix. Le premier responsable du club n’a pas attendu la fin du match pour le laisser entendre ou pour le dire, il l’avait souligné, comme indiqué plus haut, à la lecture de la composante de l’équipe qui a débuté le match lorsqu’il avait constaté que son entraîneur n’a aligné aucun attaquant de pointe. Il n’était pas optimiste et la suite lui a donné raison.
Huit matchs sans la moindre victoire à l’extérieur
Hammar était très en colère, mais il a évité de parler de cela à la fin du match ou de rentrer dans les détails. Il a confié à ses proches que le bilan se fera à la fin de la saison. Et en parlant de bilan, certains estiment qu’il ne faut pas attendre jusqu’à la fin de la saison pour le faire, car les faits et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis la venue de Benchikha, l’équipe n’est jamais parvenue à s’imposer à l’extérieur. En huit déplacements, toutes compétitions confondues, sous la houlette de celui qui a succédé à Madoui, l’Entente n’a pas réussi à gagner le moindre match. Un bilan très négatif pour Benchikha qui n’a pas réussi à redresser la barre ou à provoquer le vrai déclic, sachant que c’est la première fois, depuis plusieurs années, qu’un nouvel entraîneur de l’ESS aligne une série aussi négative après son installation. Cela dit, c’est un problème qui ne date pas de l’arrivée de Benchikha faut-il le dire, car l’Entente n’a gagné cette saison qu’un seul match en 16 déplacements, c’était à Oran face au MCO.
Benchikha : «Je ne regrette pas mes choix»
Lors de la conférence de presse qui a suivi le match face à l’USMA, Abdelhak Benchikha a défendu ses choix tout en indiquant il ne les regrette pas. Il expliquera : «Je ne regrette pas mes choix et c’est cela la philosophie d’un entraîneur qui doit faire avec l’évolution des débats. Nous avons débuté le match avec une stratégie de jeu, mais le fait d’avoir encaissé très tôt dans la partie sur un penalty a faussé nos calculs. Nous avons joué avec une défense avancée pour empêcher l’adversaire d’avancer et pour faire en sorte que le jeu se concentre dans son camp. Nous avons réussi à le faire, car Zemmamouche fut obligé à chaque fois de balancer de longs ballons devant. En deuxième mi-temps, nous avons changé de tactique, malheureusement, nous avons encaissé le troisième but après six minutes seulement. C’est cela la mission d’un entraîneur, et je le répète, je ne regrette pas mes choix, je les assume complètement, d’autant que nous avions bien joué et que le score ne reflète pas la physionomie du jeu ni le niveau qu’a montré mon équipe».

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