Ligue 1 & 2

CRB : Taoussi a résilié son contrat

«C’est avec un pincement au cœur que je quitte le Chabab»

Auteur : Islam Tazibt samedi 02 juin 2018 11:16

L’ultimatum fixé pour le 31 mai ayant pris fin, Rachid Taoussi, qui n’a rien vu venir de concret de la part de la direction belouizdadie, a donc finalement décidé de plier bagage et d’aller exercer son métier sous d’autres cieux. Oui mais avant de prendre l’avion, le train ou la voiture, il fallait bien régler la situation administrative et financière. Etant sous contrat avec le club de Laâquiba jusqu’en juin 2018, le technicien marocain, qui n’a pas été payé lors des trois derniers mois, a donc dû rencontrer les responsables belouizdadis pour trouver un arrangement. En premier lieu, Taoussi a exigé le paiement de ses trois mois de salaires (soit près de 900 millions) mais il a buté sur un refus catégorique des hommes de Hadj Mohamed, qui voyaient les choses d’une tout autre manière. Ils ont invité Taoussi à céder ses trois mensualités pour pouvoir récupérer sa lettre de sortie. Finalement, on est convenus de lui payer un mois de salaire et de lui signer le fameux sésame qui lui permettra de coacher un autre club, peut-être à Sétif où il retrouvera Draoui et Lakroum.

Une perte pour l’équipe
Ces derniers jours, la question du maintien de Rachid Taoussi à la tête de la barre technique divisait les Belouizdadis. Nombreux sont ceux qui voyaient en son maintien une bénédiction pour le club, d’autant plus que le technicien marocain a réalisé de très belles choses depuis sa venue, notamment en matière de gestion du groupe et surtout de beau jeu. En effet, même si le club n’a retrouvé une régularité dans ses résultats qu’en fin de saison, l’équipe a considérablement progressé dans le jeu. Ce qui n’est pas suffisant pour ses détracteurs qui mettent en avant une comparaison entre lui et son prédécesseur, à savoir Ivica Todorov qui a été limogé en décembre dernier. Quelques-uns, décidément plus pragmatiques, estiment que son départ serait une meilleure option pour l’équipe, et ce sans rien enlever aux compétences du Marocain. Ils mettent en avant le volet financier et estiment qu’un salaire aussi important que celui perçu par Taoussi pèsera lourdement sur les finances du club. En tout cas, une nouvelle page s’est tournée à Belouizdad.

Un technicien local pour le remplacer
Les tractations pour remplacer Rachid Taoussi ont déjà commencé. Une liste sur laquelle figurent plus de cinq noms a même été établie durant ces derniers jours. Les critères de sélection sont clairs : le prochain entraîneur sera un Algérien avec des exigences financières qui correspondent à la nouvelle politique salariale du club. Aucun nom n’a fuité mais on commence déjà à parler de Slimani, le technicien de l’OM. En tout cas, le Chabab de Belouizdad ne connaîtra probablement pas son futur coach avant quelques semaines. L’heure désormais est à la recherche de solutions administratives et financières. Le CRB a besoin d’un nouvel homme à sa tête, un bon gestionnaire, crédible surtout qui sera en mesure de ramener les ressources nécessaires pour démarrer la saison. Actuellement, les Rouge et Blanc ont besoin d’un peu plus de 20 milliards pour régler les salaires impayés, recruter et effectuer le stage d’intersaison.
 

«C’est avec un pincement au cœur que je quitte le Chabab»

Ce qui devait arriver arriva : Rachid Taoussi, qui avait dans un premier temps donné son accord pour poursuivre à la tête de la barre technique du Chabab de Belouizdad, a dû finalement résilier son contrat. Les conditions exigées n’ayant pas été remplies, il s’est vu obligé de quitter le club, malgré sa volonté de poursuivre. Interrogé à chaud quelque temps après la résiliation du contrat, le Marocain a déclaré : «C’est vraiment triste pour moi de quitter le CRB et de voir un grand club dans cette situation. Je voulais continuer et j’avais même un projet avec ce club mais tout ne s’est pas passé comme prévu. C’est dommage parce qu’il y avait un très bon effectif en place et on aurait pu réaliser de belles choses.»

«Je voulais continuer mais les choses vont de mal en pis»
Toujours concernant sa décision de quitter le Chabab de Belouizdad, le technicien marocain nous dira : «Je voulais continuer et d’ailleurs j’ai donné mon accord aux responsables. Cependant, j’avais posé quelques conditions nécessaires dont aucune n’a été remplie. Comme tout le monde le sait, le club se trouve dans une situation critique. Et en dépit des quelques tentatives des dirigeants, les choses vont de mal en pis. Aucune solution n’a été trouvée alors que le temps presse et ne joue pas en la faveur du club. J’espère vraiment qu’une issue à cette crise sera trouvée car le Chabab ne mérite pas ce qui lui arrive.»

«Onze joueurs sont partis. Avec qui allons-nous jouer ?»
La situation financière critique qui prévaut actuellement au Chabab de Belouizdad a poussé le technicien marocain à quitter le club. Il n’est pas le seul ni le premier puisque avant lui, plus de douze joueurs ont dû plier bagage, forcés par les problèmes qui secouent le CRB. «Sincèrement, dans pareilles conditions, il est impossible de travailler. On rencontre des problèmes au quotidien et il est difficile de viser haut avec aussi peu de moyens. Depuis la fin de saison, on a perdu tous nos meilleurs éléments. Draoui, Salhi, Lakroum et les autres sont partis. Avec qui allons-nous jouer ? Il faut être sérieux et surtout lucide. Les choses sont devenus très compliquées et il faut sauver ce club dans l’urgence», a-t-il estimé.

«Bouhafs m’a fait du chantage et m’a obligé à céder deux mois de salaires»
Concernant les négociations qu’il a eues avec la direction de Bouhafs, l’ancien sélectionneur du Maroc n’a pas hésité à lancer une pique au président sortant du Chabab de Belouizdad : «Je n’ai pas été payé lors des deux derniers mois, à savoir avril et mai, et ce en plus du salaire de mon mois de congé qui est celui de juin. Or, Bouhafs m’a fait du chantage pour me libérer. Il m’a obligé à céder deux mois de salaires en contrepartie de ma lettre de libération. C’est tout sauf honnête de sa part car j’ai donné le meilleur de moi-même depuis que je suis venu au club et j’ai tout fait pour l’aider à s’en sortir et éviter une relégation qui semblait certaine en décembre dernier.»
 
«N’était Bouhafs, on aurait pu réaliser de meilleurs résultats»
Vraisemblablement déçu de l’attitude de Hadj Mohamed, Rachid Taoussi a ajouté concernant son ancien président : «Il a lâché le club au plus mauvais moment. Au moment où les joueurs avaient le plus besoin de lui pour être rassurés et pouvoir surtout se concentrer sur le volet sportif uniquement. Vous savez très bien que lutter pour le maintien est difficile à vivre. Et il l’est encore plus quand votre premier responsable déserte son poste. Mais malgré cela on a atteint notre objectif. Sincèrement, on aurait pu réaliser bien de meilleurs résultats n’était l’attitude de Bouhafs. On avait un gros potentiel mais malheureusement on n’a pas pu compter sur un président compétent et surtout présent dans les moments difficiles.»

«J’ai vécu des moments intenses ici, merci à tous les Belouizdadis !»
Pour terminer, Rachid Taoussi a tenu à remercier tous ceux qui l’ont aidé de près ou de loin dans sa mission. «Je n’oublierai jamais les moments formidables que j’ai passés ici, toutes les personnes qui m’ont aidé depuis ma venue. Je tiens à les remercier tous. Joueurs, dirigeants, membres du staff technique et médical, et surtout les supporters qui ont été exceptionnels. J’ai connu des hommes à Belouizdad et c’est là la plus grande richesse. Je souhaite de tout mon cœur que le Chabab parvienne à se relever car c’est un club qui est fait pour gagner des titres et non pas pour jouer le maintien», a-t-il conclu.

 

 

Publié dans : Draoui. Lakroum Bouhafs Rachid Taoussi

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