Delort : «Belmadi est un entraîneur exceptionnel»

Sacré champion d’Afrique en fin de semaine dernière avec l’Algérie, l’attaquant montpelliérain revient sur cette fabuleuse aventure conclue par une victoire inoubliable.

Andy, quel effet cela fait-il d’être champion d'Afrique ?
C'est quelque chose d'exceptionnel. Je me suis régalé. Tout le monde sait comment ça s'est passé. Au départ, je n'étais pas dans le groupe par rapport au changement de nationalité sportive qui est intervenu tard, finalement tout s'est enchaîné au dernier moment. J'ai rejoint le groupe à Doha (Qatar} le 15 juin et, à peine un mois plus tard, je me retrouve champion d'Afrique, c'est extraordinaire ! En plus, quand on voit tout le peuple algérien qui était derrière nous, cet engouement... c'est quelque chose de fabuleux. Si vous m'aviez interviewé le soir de la finale, je n'aurais pas su trouver les mots tellement c'était fort. Je n'étais pas préparé à ça, c'est le destin, c'est extraordinaire.

Si tu devais revenir sur votre parcours depuis le début de la compétition, comment le ferais-tu ?
On commence également notre parcours par un succès 2-0 contre le Kenya, derrière on affronte le Sénégal et on les bat aussi (1-0) avant de faire un 3 sur 3 en battant la Tanzanie (3-0)... Globalement, je dirais que nous avons maîtrisé notre sujet lors des matchs de poules et ça s'est prolongé ensuite lors de la phase à élimination directe. Ce bon parcours lors de la phase de groupe nous a fait quelque peu changer de statut. Nous n'étions pas favoris au départ et, au fil du tournoi, nous le sommes devenus. À titre personnel, je suis également entré plusieurs fois en jeu, donc c'est une satisfaction.
Par la suite...
Après un beau succès en 8es de finale (3-0 contre la Guinée NDLR), le match contre la Côte d'Ivoire a été plus serré. Nous avons réussi à marquer en première mi-temps, les Ivoiriens sont revenus au score ensuite, ils ont eu quelques actions pour prendre l'avantage... jusqu'à la séance de tirs au but. Le coach a alors pris la décision de me faire rentrer à la 119’ pour que je participe â la séance et ça s'est bien passé pour moi puisque j'ai inscrit l'avant-dernier tir au but. J'ai reçu pas mal de messages comme quoi ce n'était pas évident de marquer un penalty en rentrant presque froid comme ça dans un quart de finale. J'avais un peu de pression mais je n'ai pas tremblé. L'important, c'était de le mettre (sourire). En demi-finale, je dois reconnaître que nous avons tremblé jusqu'au moment où Riyad Mahrez a inscrit ce fabuleux coup franc qui nous qualifie à la dernière seconde. On dit souvent que les grands joueurs répondent présents dans les grands moments et ce superbe coup franc en est la parfaite illustration. Il a libéré tout le monde avec ce fabuleux coup de patte à la 93’. Émotionnellement, c'était quelque chose de fort. Lors de la finale face au Sénégal, nous avons marqué dès la deuxième minute. À un moment, nous avons tremblé quand l'arbitre a sifflé penalty et a demandé l'intervention de la VAR et je dois vous avouer qu'au moment où il décide de ne pas siffler penalty contre nous, justement, j'ai eu la sensation que cette coupe était pour nous, et ce qui s'est passé puisque la victoire était au bout.
Votre sentiment au coup de sifflet final ?
De la joie... beaucoup de joie... Honnêtement, j'avais du mal à y croire. Je remercie le destin qui a fait que j'étais là et j'ai repensé à cette scène un mois et demi en arrière : Le jour où on m'a appelé pour que je rejoigne la sélection algérienne pour la CAN, j'étais à la plage avec mon fils, le téléphone a sonné. Ce moment-là a changé pas mal de choses. Le retour au pays a également été un moment très fort. Quand on revoit les vidéos dont certaines que j'ai postées sur mon Instagram, c'est vraiment impressionnant, incroyable ! Je crois avoir entendu qu'il y avait 6 millions de personnes dans les rues d'Alger pour nous voir. Nous avons pris le bus à l'aéroport à 13h et nous avons mis 7h pour faire 20 km. C'était extraordinaire !
Qu'avez-vous pensé du niveau international que tu découvrais pour la première fois ta carrière ?
J'ai trouvé notre équipe très au point, que ce soit techniquement avec de grands joueurs, mais aussi tactiquement avec un entraîneur exceptionnel (Djamel Belmadi). C'est vraiment quelqu'un de proche de ses joueurs qui arrive à garder tout son groupe concerné et impliqué, même les éléments qui jouent moins. Il a réussi à créer une très belle osmose au sein du groupe, ce qui nous a permis de terminer champions d'Afrique. Concernant le niveau international en lui-même, je l'ai trouvé très intéressant. Nous avons affronté de très belles équipes comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal pour ne citer que celles-là. C'était une super expérience.
Après quelques jours de vacances, vous allez reprendre l'entraînement avec le MHSC. Comment comptez-vous aborder cette saison 2019-2020 ?
Je suis vraiment content que Téji (Savanier) et Jordan (Ferri), notamment, nous aient rejoints. Il y a une belle équipe qui se met en place, le club grandit, et désormais il nous faut nous servir de la très belle saison que nous avons réalisée l'année dernière pour essayer de faire encore mieux. La majeure partie de l'ossature est restée, les renforts qui sont arrivés sont très intéressants. J'espère que ça va bien prendre et que l'on va faire, au moins, une aussi belle saison que l'année dernière. Ce qui est certain, c'est que nous avons besoin que le public nous pousse et qu'il soit avec nous tout au long de cette saison pour y parvenir. Nous comptons vraiment sur nos supporters !

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