JSK / Dumas : «Mellal a menti»

Parti en France pour passer quelques jours, l’ancien entraîneur de la JS Kabylie et l’actuel driver du CABBA, Franck Dumas, a insisté à faire partie des invités de l’émission 100% foot diffusée chaque dimanche sur El Heddaf TV. Le but de la présence de l’ancien joueur de l’AS Monaco était principalement pour répondre au président Chérif Mellal lequel avait déclaré, jeudi dernier, que Dumas ne voulait pas rester à la JSK pour jouer sur trois fronts la saison prochaine et qu’il ne regrettait pas son départ de l’équipe. Des mots qui n’ont vraiment pas plu au technicien lequel a jugé utile de lui répondre à travers notre chaine de télévision. Il a en effet, évoqué plusieurs sujets qui pour lui, pourraient permettre aux supporters de connaitre la vraie raison de son limogeage mais aussi d’autres sujets importants.

«Je ne connaissais pas la JSK avant mon arrivée»
Dans un premier temps, le technicien, Franck Dumas, a décidé de revenir au début de l’histoire, au moment où il était encore sélectionneur de la Guinée Equatoriale. Contacté par la JS Kabylie qui avait trouvé son profil intéressant, il a directement accepté de relever ce nouveau défi, lui qui voulait déjà quitter son poste de sélectionneur : « J’étais en Guinée Equatoriale mais sachez qu’en neuf mois, je n’avais dirigé qu’un seul match. Donc, le terrain et le fait de retrouver les joueurs chaque matin me manquait vraiment. Durant cette période, j’ai été contacté par la JSK. Sincèrement, je ne connaissais pas cette équipe, je n’avais aucune idée de qui il s’agissait. Je n’avais aussi jamais mis les pieds dans ce pays. Donc, j’ai regardé sur internet pour avoir une idée sur cette formation qui me voulait. Par la suite, j’ai su qu’il s’agit d’un club mythique, qui avait remporté plusieurs titres et qu’il a une véritable identité. Je tiens aussi à dire que ça pouvait être un autre club que la JSK, j’étais prêt à travailler en Egypte ou ailleurs. »

«J’avais pour mission de faire progresser les jeunes et jouer une coupe d’Afrique dans trois ans»
Poursuivant son intervention, le coach français a rappelé les objectifs qui lui ont été assignés dès son arrivée. Il explique qu’il avait pour mission de faire progresser les jeunes, leur permettre de grandir avant d’essayer de jouer une coupe d’Afrique dans trois ans : « Une fois à Tizi Ouzou, j’ai trouvé une équipe très jeune. J’ai discuté avec les dirigeants, qui m’avaient expliqué que ma nouvelle mission serait de faire progresser ces jeunes, leur permettre de grandir avant de jouer une coupe d’Afrique dans trois ans. C’était d’ailleurs le projet initial. »

«En Allemagne, je me demandais ce que je faisais dans cette équipe»
Quelques jours après son arrivée à la JSK, la JSK s’est envolée en Allemagne pour un stage de préparation. La surprise fut grande pour le Français lequel disait à ce sujet : « Après quelques entraînements à Tizi Ouzou, nous sommes partis en Allemagne pour un stage de préparation. Sur place, j’avais remarqué qu’il y avait des jeunes bons mais je me suis dit que ça n’allait pas marcher. Dans ma tête je me demandais, mais qu’est-ce que j’ai fait pour venir ici ? Et comme je suis quelqu’un qui aime la difficulté, avec mon staff, nous avons tout remis à zéro. Le joueur algérien est doué naturellement mais il a besoin d’être encadré. »

«Jusqu’à la trêve, j’ai toujours demandé aux joueurs d’oublier les résultats»
Selon Dumas et pour protéger les jeunes joueurs, il ne leur a jamais demandé des résultats, du moins, jusqu’à la trêve hivernale. C’est ce qu’il a déclaré d’ailleurs : « Au début, personne n’avait parlé du titre ni de quoi que ce soit. Pour preuve, jusqu’au mercato, je demandais aux joueurs de jouer en prenant du plaisir tout en oubliant le résultat. Je ne voulais pas leur mettre la pression du résultat. Ils portaient déjà un maillot lourd, on n’avait pas besoin de leur en rajouter. Par la suite, les résultats venaient au point de réaliser une série de onze matchs sans défaite. »

«Mellal m’a clairement signifié que le bilan n’était pas positif»
« Non, je n’ai jamais dit une chose   si bête, j’étais un sélectionneur et mon objectif était de se qualifier à la CAN et essayer de se qualifier pour la coupe du monde. Le lendemain du dernier match, on fait une réunion en présence du staff pour faire le bilan de la saison. Je me souviens, c’était le président qui avait pris la parole et il a dit que le bilan n’était pas bon. A ce moment, tout le monde était surpris. Sincèrement, j’ai accepté mais je voulais savoir pourquoi. Devinez, il m’a dit parce que vous avez perdu des matchs. Je lui ai dit pardon, mais si vous m’aviez dit que je n’avais pas le droit de perdre des matchs, je n’aurais jamais accepté de venir. »
«Il m’avait demandé de gagner le championnat, la coupe d’Algérie et la LDC»
Une fois le bilan fait, Dumas voulais connaitre quels seront les objectifs qui lui seront fixés pour la saison prochaine. Encore une fois, Mellal, selon lui, lui a exigé de remporter le championnat, la coupe d’Algérie et la Ligue des Champions : « Après avoir parlé du bilan, la réunion s’est poursuivie et j’ai demandé à connaitre les objectifs pour la saison prochaine. Le président m’a carrément exigé de remporter le championnat, la coupe d’Algérie et la Ligue des Champions. Je ne suis pas un menteur, il m’a demandé de gagner les trois titres. »

«J’avais donné mon accord sur quelques joueurs à l’image de Badrane»
Par ailleurs, et avant la fin de saison, Dumas estime qu’il avait remis une liste contenant quatre joueurs à la direction dans le but de les recruter. L’un des joueurs ciblés n’était autre que le défenseur Badrane : « Pour jouer les premiers rôles, on avait besoin de renfort. Du coup, j’ai demandé à ce que l’effectif soit renforcé notamment la colonne vertébrale. On avait besoin d’au moins quatre voire cinq joueurs. J’ai demandé, au mois de mars, de négocier avec Badrane mais aucune suite n’a été donnée. J’ai même réussi à leur ramener le numéro de l’agent du joueur mais la personne chargée du recrutement ne l’a pas contacté.  Après la réunion, je suis resté encore deux jours à Tizi Ouzou mais personne ne m’a encore parlé. Il m’a juste demandé quand j’ai prévu de partir en congé, je lui ai dit le 26 et je reprendrai le 26 soit trois jours avant la reprise. »

«Ma femme m’a annoncé que j’étais viré»
En quittant Tizi Ouzou, Franck Dumas a décidé de prendre quelques jours de repos. Et selon lui, c’était sa femme qui lui avait annoncé qu’il été viré : « Après avoir quitté Tizi Ouzou, j’ai décidé de prendre quelques jours de repos. Un jour, ma femme m’a fait savoir que j’ai été viré. La négociation avec les responsables a eu lieu après m’avoir viré, pas avant. On a essayé de trouver un accord pour que je résilie mais rien n’a été respecté par la JSK. J’ai signé un papier qui m’interdisait de parler à la presse, de ne pas parler sur les réseaux sociaux ni les raisons de mon départ. Je respecte la JSK et ses supporters mais je ne veux pas qu’on me prenne pour un con. »

«Si Mellal voulait me limoger, il n’avait qu’à le faire sans rajouter des choses»
D’après Dumas, il n’était qu’un salarié à la JSK et Mellal avait le plein pouvoir de le virer sans rajouter des choses qui n’existent même pas : « Si Mellal voulait me limoger, il n’avait qu’à le faire sans rajouter des choses. Je suis un entraîneur professionnel, moi aussi je veux gagner des titres. Je n’ai jamais refusé les objectifs du président. J’étais champion de France avec Caen, j’aurais refusé le titre alors. Plusieurs mois plus tard, Mellal ne respecte pas ce contrat. »

«J’ai été harcelé pendant deux mois par des inconnus»
En allant encore plus loin, Dumas estime qu’il a été harcelé par des personnes, qui selon lui, lui reprochaient le fait de laisser la JSK : « Après avoir résilié mon contrat, des personnes continuaient à me harceler. Pendant deux mois, on me reprochait d’avoir laissé tomber la JSK. Les gens ne savent pas qu’on m’a renvoyé de la JSK. Aujourd’hui, le club ne respecte pas le deal sur le plan financier. Si j’ai demandé à partir, je ne pouvais pas demander à ce que je sois payé, c’est anormal. »

«J’aime bien Chérif mais il ment»
Une autre accusation qui risque de ne pas plaire à Mellal. D’après Dumas, le président de la JSK ment : « Ecoutez, lorsqu’on parle des joueurs, je discute directement avec Ghiles. Sincèrement, j’aime bien Chérif mais ce qui me dérange, c’est qu’il ment. Le problème, il essaye de salir mon image mais il n’en sort pas grandi de cette histoire. Vous savez pourquoi ? parce que je détiens toutes les preuves. Je ne suis pas abruti, je suis dans le football depuis 35 ans. J’ai des preuves écrites et orales. Je comprends pas une chose, Mellal est le président, s’il voulait me virer, il aurait dit directement, personne ne pouvait lui en vouloir. Avant de partir, je lui ai dit : président je vous embête mais je vous aime bien. Il m’a dit moi aussi. »

«Il ne connait rien au football»
Dans le même contexte, Dumas ajoute : « Ce qui me plait chez Mellal, c’est qu’il ne connait rien au football mais il reste le premier supporter de la JSK. Il agit comme un vrai fan de cette équipe mais quand je dis il connait, je parle d’un point spécifique et non pas général. Il a envie que la JSK fasse quelque chose de bien mais il ne laisse pas son équipe grandir. Lorsque j’étais en France, j’ai appris qu’il a été invité chez vous et qu’il m’avait cité. Du coup, j’ai décidé de réagir et lui répondre. C’est un jeune président et il veut grandir mais il n’avait pas à agir de cette manière. Pour grandir sur le terrain, il faut des joueurs meilleurs. S’il m’avait dit merci mais je préfère un entraîneur avec plus d’expérience, je l’aurais bien pris. »

«J’ai pris moins que six mois d’indemnités»
En ce qui est de ses arriérés, Dumas estime qu’il n’a pas encore été régularisé et que la direction kabyle n’a pas respecté les délais : « On s’est mis d’accord sur la moitié mais je n’ai pour le moment perçu que la moitié de la moitié. Ils ont, pour rappel, 56 jours de retard et j’ai le droit d’aller à la FAF ou à la FIFA mais je ne vais pas le faire. J’ai parlé avec mon avocat et je vais voir ce qui va se passer. Je lance un appel à Mellal, respectez le deal qui a été écrit et on se quittera   bons amis.  Logiquement, il me reste un an de contrat mais j’ai accepté de prendre moins de six mois. Je voulais accélérer la procédure et que chacun parte de son côté » ajoute-t-il.

«Me virer par téléphone m’a fait mal»
Alors qu’il a été, selon lui, viré par téléphone, cette décision n’a pas vraiment plu à Dumas qui explique : « Sincèrement, après l’année qu’on venait de passer, ça m’a fait mal d’être viré par téléphone. »

«J’ai refusé l’ESS et l’USMA»
D’après Dumas, plusieurs clubs le voulaient depuis le mois de décembre dernier mais il n’a donné aucune suite aux contacts : « Vous voulez la vérité, j’ai reçu plusieurs contacts, trois clubs me voulaient dès le mois de décembre. Il y avait l’USMA et l’ESS mais cela fait partie de mon métier. J’étais au Sheraton, puisque j’avais libéré mon appartement, mon manager m’a parlé du président du CABBA qui voulait me voir. Croyez-moi, en deux minutes on est arrivés à un accord et j’ai accepté de signer. Pour moi, footballistiquement, le CABBA et la JSK, c’est pareil. Ce qui m’intéresse, c’est d’être sur le terrain. »

«Prendre en main l’équipe A’ et Olympique ? je suis quelqu’un qui aime les défis»
Interrogé sur la possibilité de le voir prendre en main l’équipe A’ et Olympique, l’entraîneur Franck Dumas s’est dit prêt à accepter : « Oui, je suis prêt à accepter car je suis quelqu’un qui aime les défis. Après, c’est une affaire de stratégie, il faut définir quelque chose. »

«J’apprécie Raho et je le voulais avec moi au CABBA»
Concernant son adjoint, Raho qui ne l’a pas suivi au CABBA, Dumas dira : « Oui, j’apprécie énormément Raho, c’est quelqu’un de très respectueux et très aimé en Kabylie. Je l’ai pris avec moi au CABBA mais au moment des négociations, il n’a apparemment pas trouvé un accord avec le président. Il a les ailes pour voler tout seul. »

«Je n’ai pas libéré Benaldjia et Boukhanchouche»
Tout le monde à la JSK était contre le départ de Benaldjia et Boukhanchouche. Lorsque Dumas a été interrogé sur ces deux éléments, il a directement déclaré qu’il n’était pas responsable de leur départ : « Certes, on avait quelques problèmes puisqu’ils arrivaient souvent en retard mais je ne suis pas derrière leur départ. Je n’ai rien  à voir avec cette décision. Pour preuve, j’ai même demandé à ce que Boukhanchouche revienne. Il m’avait dit, coach, si je reviens, ce sera pour toi. On a discuté pendant deux heures et je l’ai convaincu de reprendre. Si j’avais un problème avec les deux joueurs, pourquoi on parle toujours au téléphone selon vous ? »

«Tizi Bouali a payé cash son expulsion contre le NAHD»
Appelé à donner son avis sur les qualités du défenseur Souyad, Dumas n’a pas manqué de l’encenser : « Souyad est un très bon joueur qui ne cesse de progresser. L’année passée, je faisais jouer Tizi Bouali mais le problème de ce dernier, c’est qu’il voulait griller des étapes. Et son expulsion contre le NAHD lui a coûté beaucoup puisqu’il a laissé libre chemin à Souyad. »

«Tant que Mellal est là, je ne reviendrai jamais»
Interrogé sur la possibilité de le voir un jour à la JSK, Dumas dira : «Oui, il se pourrait qu’un jour, je revienne à la JSK mais pas avec la même présidence.»

«Je voulais transférer Chetti à Metz»
Concernant l’arrière gauche Lyes Chetti, Dumas ajoute : «Chetti avait un contact en France, à Metz plus précisément, puisque je connais quelqu’un là-bas. Après mon départ, il a été transféré en Tunisie. C’est un excellent joueur.»

«Je n’ai jamais dit  que Chaouchi était un mauvais gardien»
Par rapport au cas de Chaouchi, Dumas : « Sincèrement, je n’ai jamais dit qu’il était mauvais, au contraire, c’est un très bon gardien.  Le seul problème, c’est qu’il n’est pas en équation avec le Chaouchi gardien. Et comme j’ai un groupe à protéger, je devais prendre des décisions. Il m’a poussé à dire devant tout le monde soit lui soit moi au CABBA. Finalement, le président a pris une décision. Je ne sais pas si son contrat a été résilié mais il n’est plus avec nous. »

«Si Benyoucef était honnête, je l’aurais sauvé»
Suspendu quatre ans pour une raison que tout le monde connait, Dumas s’est dit prêt à aider le meneur de jeu s’il avait été honnête avec lui : « Avant le match du DRBT, j’ai parlé avec les joueurs et je leur ai demandé s’ils avaient quelque chose à se reprocher. Malheureusement, personne n’a parlé. Si Benyoucef l’avait fait, je l’aurais enlevé de la liste et il aurait suivi le match depuis la tribune. Il écopera par la suite d’une sanction interne qui pourrait aller jusqu’à quatre mois mais il reviendra. Dommage. »

«Mekideche est l’une des meilleures progressions qu’on a eues durant l’année»
Après avoir joué quelques années au Canada, Mekideche a tenté une chance en Algérie et depuis presque deux ans, il joue à la JSK. Franck Dumas a été séduit par les qualités de ce jeune défenseur : « Mekideche est l’une des meilleures progressions qu’on a eues durant l’année. Malheureusement, il s’est blessé au genou et ça l’a arrêté. C’est un bon gamin, il a pris de la musculature, de la confiance et du tempérament ».

Articles Connexes :

• ESS-JSK : Le match de la saison pour la JSK !
• Revoilà encore les manipulés contre Rial !
• Ebossé a sautillé comme un singe pour répondre à des propos racistes
• Le Clasico JSK-MCA sous haute sécurité !