Auteur :
O.R.B.A.
jeudi 19 décembre 2019 18:44
Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du club phare de Sidi Boumediene, Mohamed Djelti a décidé d’entamer une carrière d’entraineur. Connu pour ses frappes foudroyantes, celui qui formait un trio de choc avec Dahleb et Brahimi est revenu sur les moments clés de son parcours, mais aussi sur ses ambitions pour le futur.
A l’instar de plusieurs anciens joueurs, vous avez entamé une carrière d’entraineur…
Je suis un vrai passionné du football, et c’était très important pour moi de ne pas m’éloigner de ce monde après la fin de ma carrière de joueur. J’ai passé mes diplômes, tout en travaillant avec les jeunes depuis 2005. En plus d’entrainer les catégories jeunes au WAT durant plusieurs années, j’ai coaché plusieurs équipes de la région, et je suis actuellement à la tête du Wifak Amel Zelboun, qui évolue en régionale 2.
Pourquoi n’avez-vous jamais eu l’occasion d’entrainer l’équipe sénior du WAT, ou même de faire partie du staff technique ?
J’ai eu quelques opportunités par le passé, mais ce n’était pas vraiment le bon moment pour moi. En plus, je ne peux pas travailler librement avec certains dirigeants. Du coup, j’ai décidé de partir ailleurs exercer mon métier, avec l’envie d’apprendre davantage, finir mes diplômes, et prendre un jour les commandes de l’équipe comme entraineur en chef.
Pensez-vous que le WAT est capable d’accéder en Ligue 1 Mobilis, après la grosse désillusion de la saison dernière ?
Bien sûr que oui, surtout après le probant parcours réalisé jusqu’à présent. L’entraineur Abbas et ses adjoints sont en train de travailler dur, et il faut juste les aider sur le plan financier, afin de mettre le groupe dans les meilleures conditions pour finir la saison sur le podium.
En revenant quelques années en arrière, êtes-vous satisfait de votre carrière de joueur ?
Je n’ai pas fait une très grande carrière, mais j’ai réussi néanmoins à gagner l’amour des supporters. Le plus important c’est d’avoir la conscience tranquille, mais aussi d’avoir aidé mon club de cœur à remporter des trophées.
Peut-on connaitre votre plus grand regret ?
Je n’ai pas forcément de gros regrets, à part le fait de raccrocher les crampons à 32 ans seulement. J’ai signé en faveur de la JSMS, et lors d’un match contre l’US Biskra, le portier adverse m’a agressé volontairement lors d’un duel aérien, au point de perdre connaissance, après avoir avalé ma langue. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de revenir chez moi pour m’occuper de ma famille, alors que j’avais largement les moyens de jouer trois ou quatre années supplémentaires dans le haut niveau.
Confirmez-vous le fait d’être tout proche de signer en faveur du MCA ?
Après la fin de la saison 99-00, j’ai été sollicité par le Mouloudia d’Alger, qui voulait recruter un ailier gauche pour remplacer Rahmouni. J’ai fait le déplacement avec Mezair à Alger, avant sa signature à l’USMA, en rencontrant le président de l’époque, Wahid. Nous avons trouvé rapidement un accord, en me donnant même un chèque. Mais lors de mon retour à Tlemcen, j’ai trouvé des dirigeants de l’USMBA, qui m’ont proposé une seconde offre. J’ai demandé l’avis de ma grand-mère, puisque j’avais d’excellents rapports avec elle. Vu la distance, elle m’a conseillé de rester près de Tlemcen, en signant à l’USMBA.
Si c’était à refaire, feriez-vous le même choix en déclinant l’offre du Doyen ?
C’est une question de destin, et personne ne peut nier que le fait de jouer au MCA m’aurait permis d’avoir une meilleure visibilité médiatique. J’aurais forcément brillé au sein du club doyen, surtout que j’étais bien accueilli par Benali et Dob, avant même ma signature officielle. Finalement j’ai joué à l’USMBA, en gardant de bons souvenirs de mon passage à Sidi Bel Abbes.
Malgré le fait de briller sur la scène arabe, vous n’avez pas pu décrocher un contrat à l’étranger. Peut-on connaitre la raison ?
Durant notre participation à la Coupe Arabe, nous étions sollicités par des clubs saoudiens. Je n’étais pas le seul, mais Dahleb, Aidara, Brahimi et d’autres joueurs ont reçu des offres. Mais vu que nous étions comme une véritable famille, nous avons décidé de poursuivre l’aventure ensemble au WAT, avec la volonté de remporter d’autres trophées, après la Coupe d’Algérie et la Coupe Arabe.
Qu’est-ce qui a manqué au juste à votre génération en or de remporter le championnat ?
C’est vrai que nous étions l’une des meilleures équipes sur le papier, en pratiquant un jeu très spectaculaire. Mais nous étions très faibles dans le domaine des coulisses, contrairement à nos concurrents à l’époque. La preuve concrète de mes propos, nous étions tellement sincères et propres, que nous avons privé le MCO du titre de champion à domicile.
Justement, parlez-nous de ce fameux match contre le MCO…
Ce n’était nullement envisageable pour nous de lever le pied, quelle que soit l’identité de l’adversaire. Je me souviens toujours du discours de notre entraineur, Mehdaoui, en affirmant l’importance de ne pas perdre cette rencontre, afin de gagner l’estime de tous les Algériens, et non seulement ceux du CSC, qui ont remporté le titre cette saison.
Si c’était à refaire, jouerez-vous avec la même volonté et détermination, sachant que vous avez de nombreux amis oranais ?
Nous avons vécu une très forte pression avant ce fameux match. Nous avons reçu des propositions très alléchantes, mais nous avons joué le jeu, en respectant l’éthique sportive. Si c’était à refaire, je ferai le maximum pour gagner et ne pas me contenter du simple match nul.
A part ce match, quelle rencontre vous a le plus marqué ?
C’était une rencontre à domicile contre la grande équipe de la JSK durant la saison 95-96. Je n’étais pas prêt moralement pour jouer, mais Mehdaoui a tenu à ma présence, en venant chez moi la veille du match pour me convaincre de rejoindre le groupe. Je n’avais pas d’autre choix que d’être à la hauteur de sa confiance, en inscrivant un doublé lors du succès remporté 3-1.
Vous avez eu une altercation avec Hamenad ce jour, n’est-ce pas ?
C’est une belle anecdote, surtout que Hamenad est un gars très sympathique. Nous étions ensemble en Equipe nationale, mais durant cette rencontre, il m’a chambré, en affirmant qu’il allait stopper toutes mes tentatives. Mais après mon premier but, je l’ai taquiné à mon tour, ce qui l’a beaucoup énervé, au point de courir jusqu’au centre pour tenter de me rattraper. Mais dès le coup de sifflet final, il m’a salué, tout en me félicitant d’avoir réussi à inscrire un doublé ce jour-là.
Contrairement à Brahimi ou Kherris, vous n’avez pas laissé votre empreinte en sélection nationale…
Tout d’abord, j’ai eu l’honneur de porter le maillot national. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire partie de cette équipe, en présence de nombreux joueurs talentueux, à l’instar de Saib, Tasfaout, Bettadj, Dziri. Mais avec le changement de sélectionneurs à l’époque, je n’ai pas eu l’opportunité de briller davantage avec les Verts.
Le fait de finir meilleur buteur en 97 reste l’un de vos plus beaux souvenirs, n’est-ce pas ?
J’ai réussi à finir la saison avec quinze réalisations, en dépassant deux autres grands buteurs Moussouni et Ali Moussa. Mais le mérite revient à mes coéquipiers, que ce soit les milieux de terrain, en essayant toujours de me servir dans les meilleures conditions. Je peux vous dire que même les défenseurs, comme Habri et Kherbouche, ont tout fait pour stopper Moussouni et Ali Moussa lors des confrontations directes, afin de m’aider pour garder le statut de meilleur buteur, après celui remporté par Brahimi.
Avant de finir, peut-on connaitre vos ambitions en tant qu’entraineur ?
Je suis quelqu’un qui aime donner l’opportunité et la chance aux jeunes joueurs de s’exprimer. Dommage que le WAT a perdu sa qualité principale, vu qu’il était avant tout un club formateur, au lieu de chercher toujours à recruter massivement des autres équipes. J’espère avoir la chance aussi de remporter des trophées, mais cela passe forcément par le travail et le sacrifice pour bâtir des équipes compétitives dans le futur.
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