Auteur :
Saïd F.
vendredi 21 mars 2014 10:50
Fini cette Equipe de France si glorieuse qui remportait la Coupe du monde (1998) et dominait outrageusement l’Europe (2000). Cette équipe de France qui faisait rêver n’importe quel joueur, notamment les binationaux qui espéraient tous ou presque suivre le chemin de l’illustre Zinédine Zidane. Ce dernier, qui imposait l’unanimité chez les Français par son talent, a fini par prendre sa retraite et laisser donc derrière lui un lourd fardeau à porter. Des joueurs comme Camel Meriem, Nasri et d’autres peuvent d’ailleurs en témoigner. Si l’EDF ne fait plus rêver, elle fait désormais peur aux binationaux, notamment les Franco-Algériens qui préfèrent défendre le maillot du pays de leurs origines.
Avant, c’était par défaut, désormais,c’est par conviction
Il y a quelques années, des joueurs comme Hassan Yebda, Mourad Meghni, Habib Belaïd, Carl Medjani et bien d’autres venaient étoffer les rangs de la sélection algérienne, par amour au pays, certes, mais aussi par défaut, vu qu’ils savaient qu’ils n’auront pas vraiment des chances de continuer à jouer avec la France, avec l’équipe première. Désormais, la tendance s’est littéralement inversée et cela commence à inquiéter justement la Fédération française de football. Des joueurs comme Boudebouz, Feghouli, Belfodil, Ghoulam, Brahimi, Mandi, et dernièrement Bentaleb, optent pour les Verts très jeunes et choisissent de tourner le dos à la France, presque sans état d’âme. Des joueurs comme Bentaleb et Ghoulam ont largement les qualités pour évoluer avec les Bleus, mais ils ont choisi l’Algérie par conviction.
L’affaire des quotas puis les cas Nasri et Benzema leur ont donné à réfléchir
Ce qui fait fuir les joueurs binationaux de la France, ce n’est pas uniquement les résultats sportifs, mais surtout le traitement qu’on leur réserve le plus souvent. Visés, critiqués, écartés pour n’importe quelle raison, les Nasri et Benzema illustrent bien le malaise qui existent chez les Bleus, lorsqu’on est Maghrébins. Ces deux joueurs n’ont pas eu la vie facile en sélection, et beaucoup d’observateurs français, même s’ils ne le disent pas ouvertement, savent que c’est surtout à cause de leurs origines qu’ils sont constamment visés. Aussi, on n’oubliera pas de revenir sur l’affaire des quotas qui a éclaboussé le football français, il y a deux ans et remis en cause sa formation.
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Guy Roux n’y va pas de main morte : «Le problème de Nasri, c’est qu’on veut lui faire payer ses origines»
Le journal Le Parisien s’est intéressé, dans son édition d’hier, de près au cas de Samir Nasri. La question a été posée : Doit-il aller au Mondial ? Pour cela, le quotidien français a pris attache avec quelques techniciens pour avoir leurs avis. L’un d’eux, qui n’est autre que Guy Roux, l’ancien entraîneur mythique de l’AJ Auxerre, n’est pas allé par 36 chemins pour cerner le véritable problème de l’ancien joueur d’Arsenal. «Je le défends (Nasri, ndlr) car je l’ai toujours trouvé très bon avec ses clubs successifs. Pas seulement sous le maillot de Manchester City. Est-il aussi épouvantable chez les Bleus qu'on le prétend ? Alors pourquoi n'a-t-il jamais posé de problèmes ailleurs ? En face, il y a Mathieu Valbuena. Le Marseillais est un Nasri moins doué, mais plus travailleur. Le talent du Mancunien n’est pas remis en cause. Le vrai problème, c’est qu’on veut lui faire payer ses origines.»
«En France, on ne l’aime pas parce qu’il s’appelle Samir»
Guy Roux, qui cumule plus de 40 ans dans le football français, ne s’arrête pas là : «S’il s’appelait Nedelec et jouait à Guingamp, il susciterait moins de fantasmes. Et on aurait arrêté depuis longtemps de lui faire payer ses bêtises de jeunesse. A travers son cas, il y a de vilaines pulsions. Je crois que pour certains, c’est facile de ne pas l’aimer, parce qu’il s’appelle Samir.»
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Sagnol égratigne de nouveau Bentaleb : «A présent, on sait que dans les moments difficiles, on n’aurait jamais pu compter sur lui»
L’émission «Enquêtes de foot», diffusée avant-hier soir sur Canal+ Sport, a consacré un reportage sur le cas des binationaux de différentes nationalités qui choisissent de quitter l’Equipe de France et d’opter pour leurs pays d’origine. Durant ce reportage, on a évoqué le récent choix de Bentaleb de jouer pour l’Algérie et on n’a pas manqué de solliciter la réaction de Willy Sagnol, actuel sélectionneur de l’EDF Espoirs. Ce dernier, qui aurait voulu compter sur le sociétaire de Tottenham, a déclaré à son sujet : «C’est son choix. Au moins, à présent, on sait que dans les moments difficiles, on n’aurait jamais pu compter sur lui.» avant d’ajouter : «On a besoin de joueurs qui ont envie et rêvent de porter le maillot bleu. Des joueurs qui sont excités aussi à l’idée de le porter. C’est ce qui fait qu’à la fin, on forme une grande équipe et ce sont ces grandes équipes qui feront rêver les gens.»
Il tire sur les joueurs qui ont tourné le dos à la France : «Je leur dis… presque bon débarras !»
Connu pour son franc-parler, Willy Sagnol, ancien sociétaire du Bayern Munich, a taclé ouvertement les joueurs qui changent de sélection et tournent le dos aux Bleus : «Quelqu’un d’indécis qui ne sait pas entre quelles sélections choisir, croyez-moi, il ne fera rêver personne. Les joueurs qui choisissent de changer de nationalité sportive, je dis… presque bon débarras.»
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Erick Mombaerts : «Les Maghrébins, un échec pour la France»
De son côté, l’ancien sélectionneur de l’Equipe de France Espoirs entre 2008 et 2012, Erick Mombaerts, a expliqué que la formation des joueurs d’origine maghrébine et les Algériens en particulier se révèle comme un échec à présent. «La formation des Maghrébins est un échec pour la France. On les forme depuis leur jeune âge pour qu’ensuite, une fois en seniors, ils décident de tourner le dos aux Bleus et optent pour leurs pays d’origine. Je ne dis pas ça dans le vide. Où sont les Brahimi, Feghouli, Boudebouz et autres ? On doit trouver une solution à tout ça !»
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