Nabil Bentaleb a accueilli Le Buteur et El Heddaf TV au centre d’entraînement des Spurs de Tottenham à Londres. Le poumon des Verts s’exprime, pour la première fois, au micro d’El Heddaf TV et du Buteur. Timide, peu bavard, Bentaleb veut consacrer son temps au travail plus qu’aux sorties médiatiques. D’ailleurs, on a mis du temps pour pouvoir programmer ce rendez-vous.
Nabil, merci d’avoir accepté de nous recevoir ici au centre de Tottenham. Vous en êtes à votre troisième année en équipe fanion des Spurs. Sans doute, vous êtes content d’en être arrivé là…
Oui, bien sûr. Je suis content ! J’en suis à ma troisième saison en équipe fanion et je suis en train d’acquérir de l’expérience. Je suis content aussi de jouer dans un grand club comme Tottenham, j’espère que je continuerai sur cette lancée.
Parlez-nous un peu de votre carrière de footballeur…
J’ai un peu suivi les traces de mon grand frère. Il a commencé à faire du karaté, je l’ai donc suivi avant qu’il change de vocation et se dirige vers le football. Je l’ai donc suivi une nouvelle fois. Lorsque j’étais jeune, je jouais pour le plaisir, mais par la suite, j’ai compris que je pouvais faire du football mon métier. J’ai redoublé d’efforts et Dieu merci, les choses me sont devenues faciles.
Vous aviez quelle ceinture ?
Lorsque j’avais brièvement opté pour le karaté, j’étais jeune. Je pensais qu’il y avait du contact et de la bagarre, mais finalement, il y avait beaucoup plus les katas. Moi, j’aimais beaucoup plus les sports de combat.
Comment ont été vos débuts ?
J’ai commencé ma carrière dans un club à Lille, Wazemmes. C’est là où j’ai commencé ma carrière de footballeur, avant de faire un passage au LOSC. Je pense que j’ai dû y rester cinq années. En dépit de quelques petits problèmes, je garde de très bons souvenirs de ce passage à Lille car ça m’a permis de grandir. J’y ai passé de bons moments, mais aussi, et c’est le plus important, ça m’a permis de mûrir et d’acquérir de l’expérience.
Savez-vous que vous avez failli être dans le même club que Halilhodzic qui a fait un passage à Lille ?
Sincèrement, non. A cette époque, j’étais trop jeune. Je crois que j’avais treize ans, donc c’était en benjamin.
A cet âge, avez-vous imaginé un seul instant que vous alliez disputer une Coupe du monde quelques années plus tard ?
Non, pas du tout. C’était un rêve et grâce à Dieu, ça s’est réalisé.
Vous avez fait aussi un passage en Belgique…
Oui, c’était après avoir quitté le LOSC. J’ai donc rejoint directement le championnat belge en m’engageant avec le club de Mouscron. C’est là où j’ai découvert la D1 avec de grands clubs comme Anderlecht et bien d’autres. Malheureusement, en fin de saison, le club était en faillite. J’ai donc immédiatement quitté ce club pour revenir en France où j’ai rejoint Dunkerque. J’ai travaillé dans de bonnes conditions dans ce club, sous la coupe d’un entraîneur que je connais bien. Par la suite, je me suis dirigé vers le Futsal. Je m’y suis beaucoup intéressé avant d’être repéré par une personne qui est actuellement un de mes agents. Il m’a donc pris pour trois semaines pour des tests à Birmingham. J’ai été accepté par ce club, mais mes agents hésitaient, avant de m’emmener pour deux autres semaines de tests chez les Spurs. J’ai signé directement, après avoir donné satisfaction. Pour moi, Tottenham est un grand club, c’était une opportunité pour réussir.
Votre première titularisation a été enregistrée lors d’un derby londonien face à Arsenal en Cup. C’était un peu spécial pour vous, non ?
Non, pas du tout. Je sais que c’était spécial pour les supporters, vu la rivalité, mais moi, je n’avais qu’un seul souci, donner satisfaction pour avoir une chance plus tard. Je voulais prouver et Dieu merci, j’y ai réussi.
Vos parents et vos frères vous ont aidé ?
Oui, c’est vrai. On m’a beaucoup aidé, notamment après que le LOSC ne m’ait pas gardé. Au départ, je me voyais jouer pour l’équipe de Lille, mais finalement, on m’a viré… Ma famille m’a remonté le moral et a tenté de me sensibiliser. Je n’oublierai jamais cela, notamment pour ce qui concerne mes parents qui se levaient tôt le matin pour aller me déposer en Belgique ou à Dunkerque. En plus de ça, on est tous musulmans et on connaît la valeur des parents. Je n’oublierai jamais ce qu’ils ont fait pour moi. Je leur suis reconnaissant.
Pourquoi n’avez-vous pas été retenu dans le centre de formation du LOSC ?
Je n’ai pas été retenu, à cause de ma taille. J’étais trop petit et cela m’a empêché d’y accéder. Il y avait aussi le bulletin scolaire et moi je n’étais pas si bon.
Racontez-nous les premiers contacts avec la Fédération algérienne de football, contacts qui ont eu lieu juste après cette première titularisation face à Arsenal…
Sincèrement, au départ, j’entendais des informations à travers la presse qui a évoqué l’intérêt de la FAF pour que je rejoigne la sélection algérienne. Mais à ce moment-là, je ne me concentrai que sur mon club. Pour moi, la priorité était de devenir un joueur professionnel pour me faire une place avec l’équipe fanion. Entre la France et l’Algérie, beaucoup de choses se disaient, et je ne savais pas quoi choisir, même si je gardais un œil très attentif sur la sélection algérienne car c’est un truc qui me faisait rêver depuis mon jeune âge.
Vous suiviez les matchs de la sélection algérienne ?
Et comment ! J’étais comme un fou devant la télé, notamment lors de la demi-finale face à l’Egypte (ndlr : CAN-2010 en Angola). Depuis que j’étais jeune, j’étais supporteur de la sélection.
Vous parlez du fameux 4-0…
Oui, et mon cœur battait la chamade ce jour-là.
Et le match d’appui au Soudan en 2009 ?
(Rire) Je préfère ne pas vous raconter car c’était exceptionnel, j’avais la rage, après que notre équipe ait été reçue d’une si mauvaise manière alors qu’ils avaient été accueillis à l’aller, chez nous, avec des fleurs. Dieu merci, on avait de bons joueurs qui ont su surmonter cette pression.
Mais racontez-nous, c’est pour les supporters ?
J’avais trop la rage, je voulais qu’on gagne, et ce qu’a fait le chef de l’Etat qui a permis à un grand nombre de supporters de se rendre au stade, c’était vraiment magnifique.
Aujourd’hui, rêvez-vous de disputer un match avec la sélection dans les mêmes circonstances ?
Oui et non. Oui, par rapport à l’engouement et l’ambiance, non parce que je ne veux pas être caillassé pour apprécier le match. En tout cas, je peux vous dire que j’apprécie toutes les rencontres de la sélection.
Revenons aux contacts avec la FAF, comment ça s’est passé par la suite ?
Le véritable contact avec la sélection est venu après, soit juste après la rencontre face à Crystal Palace. Je me souviens que Adlane Guedioura était en face de moi. Le sélectionneur de l’époque, Vahid Halilhodzic, m’avait appelé au téléphone pour me faire part de son intérêt et de son souhait de me voir en sélection nationale. Et comme il habitait aussi Lille, il a été convenu d’une rencontre. Puis, il y avait Nordine Kourichi, son assistant, qui était venu à Londres pour voir un de mes matchs avec Tottenham. Le problème qui s’est posé après, c’est que je ne pouvais pas prendre ma décision en milieu de saison. J’ai donc attendu un peu, avant d’annoncer officiellement mon choix.
Et qu’avez-vous fait par la suite ?
Sincèrement, prendre la décision ne m’a pas pris beaucoup de temps. Dans ma tête, c’était l’Algérie. Puis, j’ai laissé mes frères et mes agents tout régler.
Vous avez choisi l’Algérie, malgré le souhait de la France de vous engager. Ça a été facile pour vous de faire le choix, sachant que vous avez été avec les U19 français ?
Ecoutez, je suis dans le football et je sais qu’il y a beaucoup de pression dans ce milieu. J’ai parlé avec mon coach de l’époque, Tim Sherwood, pour lui demander conseil. Il m’a conseillé de faire le choix du cœur, pour ne pas avoir de regrets. J’ai donc pris en considération ce conseil et j’ai fait le choix du cœur qui est l’Algérie. Sans regret.
Des informations font état du souhait de Roy Hodgson, sélectionneur d’Angleterre, de vous naturaliser pour compter sur vous…
C’est vrai, c’est une histoire véridique. L’entraîneur adjoint, Chris Ramsey, qui était à l’époque à Tottenham, était venu me voir pour me dire que Roy Hodgson suivait avec beaucoup d’intérêt mes prestations avec les Spurs et qu’il voulait compter sur mois d’ici à quatre ans. Mais pour moi, il était impensable de jouer pour l’Angleterre car je n’avais rien d’anglais. Je n’ai aucune relation avec ce pays. A la rigueur pour la France, il y a une relation puisque j’ai grandi là-bas. Mais bon, j’ai fait le choix pour l’Algérie, c’est le choix du cœur.
Peut-on dire que la Coupe du monde 2014 a pesé sur votre décision ?
Sincèrement, non. Au départ, je voyais cette Coupe du monde comme une fleur. C’était quelque chose de très important, mais après, on a mis la Coupe du monde de côté. Le Mondial, c’était pour un moment, après c’est terminé. On a donc pesé le pour et le contre, surtout avec les CAN puis j’ai donné mon accord final. Aujourd’hui, je peux vous confirmer que mon choix n’est pas dû à la Coupe du monde.
Presque dans la même situation que la vôtre, Nabil Fekir, après avoir donné son accord pour l’Algérie, a décidé d’opter pour la France, sous prétexte de la pression. A sa place qu’auriez-vous fait ?
Je ne peux pas donner mon avis car je ne peux pas être à sa place. Il a fait le choix qu’il voyait bon pour lui. C’est sa carrière et c’est lui qui la gère. Nabil Fekir est un très bon joueur et il aurait pu être d’un bon apport pour l’équipe d’Algérie. Je lui souhaite bonne chance.
Après l’épisode Nasri, il y a eu l’affaire Benzema dernièrement. Pensez-vous que les Franco-Algériens vont y réfléchir à deux fois avant de prendre la décision finale concernant leur carrière internationale ?
Ecoutez, lorsqu’on voit des joueurs comme Brahimi, Feghouli, Taïder, Mahrez et bien d’autres choisir l’équipe d’Algérie, alors qu’ils pouvaient opter pour la France, c’est un grand pas. A cause de cela, les autres binationaux vont bien réfléchir. Je pense que c’est une bonne chose pour l’Algérie.
Benzia et Ounas sont sur le point de choisir l’Algérie…
Tout ce que je leur souhaite, c’est qu’ils fassent le bon choix.
Parlez-nous de la rencontre Algérie-Slovénie du 5 mars 2014. C’était votre premier match avec les Verts…
Oui, c’est un moment unique. J’avais été très bien accueilli par le groupe, notamment par le capitaine Madjid Bougherra qui était toujours là pour moi. J’avais un peu de pression et les nerfs, mais par la suite, tout est rentré dans l’ordre, je me suis lâché sur le terrain. Puis, le coach Halilhodzic m’a dit de jouer comme je savais le faire en club. Ça m’a mis très à l’aise.
Et après le match ?
J’étais très content. C’était un sentiment particulier. Ma famille était là, même mes proches étaient au stade et tout le monde m’a beaucoup félicité.
Avant la Coupe du monde, avez-vous pensé un seul instant que l’Algérie allait se qualifier au deuxième tour et mener la vie dure aux Allemands ?
Avant le tournoi, on se parlait entre nous. On voulait coûte que coûte faire quelque chose lors de ce tournoi. Je suis content qu’on ait réalisé un bon parcours en Coupe du monde. Même face à l’Allemagne, qui a pourtant remporté la Coupe du monde, nous avons été très bons.
Après le 7-1 de l’Allemagne face au Brésil, avez-vous eu des regrets ?
Des regrets, non ! Pourquoi avoir des regrets alors que nous avons donné le meilleur de nous-mêmes pour gagner ! Dommage, la loi du football est ainsi. Il y a toujours un gagnant et un perdant.
En tout cas, les Algériens en avaient eus, des regrets…
Peut-être que c’est par rapport à la large victoire de l’Allemagne face au Brésil. Mais nous, nous n’avons pas à en rougir. Nous avons mené la vie dure aux Allemands qui ont remporté la Coupe du monde, malgré le fait que tous les spécialistes n’ont pas donné cher de notre peau.
Avant le match contre l’Allemagne, avez-vous évoqué le match de 1982, histoire d’être plus motivés ?
C’est vrai, la génération de 1982 avait écrit une page d’histoire. Elle a fait parler de l’Algérie dans le monde entier. On les respecte beaucoup et même lorsqu’on était jeunes, on parlait tous de cette performance. Mais je pense que c’est chacun son époque. Donc, à nous d’écrire maintenant notre part de l’histoire. On doit hisser haut la réputation de l’Algérie.
Ça ne pouvait pas être une source de motivation pour le groupe ?
Non, on ne pensait pas comme ça. Pour nous, il fallait gagner, se qualifier et leur mener la vie dure. Les générations diffèrent et les matchs ne se ressemblent pas. On ne pensait pas à une revanche ou à la suprématie. On est restés concentrés.
Quel match de la Coupe du monde a été le plus difficile pour vous ?
Incontestablement, c’est le match contre la Russie. Au début, on a encaissé un but d’une belle tête en pleine lucarne, j’ai eu un sentiment assez bizarre. Heureusement que nous avons pu réagir par la suite et prouver qu’on avait une très bonne équipe. C’est ce match qui nous a permis de passer au second tour.
Que s’est-il passé face à la Belgique ? Vous meniez au score puis la situation a changé…
Ecoutez, vu l’entame de notre match, je m’attendais à une telle fin. On ne pouvait pas se contenter de défendre tout au long du match face à une équipe comme la Belgique avec toute une armada devant. Mais bon, je pense que c’était une bonne leçon pour nous car nous avons abordé les autres matchs avec un autre état d’esprit où nous avons beaucoup osé devant.
Mais est-ce que c’est Halilhodzic qui vous a ordonné de vous replier derrière ou bien c’était instinctif ?
Dans le football, les joueurs écoutent les consignes du coach. Nous avons écouté ses consignes. Il nous a demandé de nous replier. Mais attention, même nous les joueurs, on était partants pour cette stratégie dans le but de préserver le score, alors qu’avec le groupe que possédait la Belgique, il fallait s’attendre à une faille.
Les spécialistes et même les médias pensent que la gestion de groupe de Halilhodzic a provoqué des frictions en son sein et même une pression supplémentaire sur les joueurs...
Non, je ne le pense pas. Chacun a sa propre méthode de travail. Chaque entraîneur a aussi son mode de gestion. Je pense que cette stratégie a été positive pour notre groupe et nous sommes arrivés au deuxième tour.
Comment jugez-vous les cinq mois au cours desquels vous avez travaillé avec Halilhodzic ?
Très difficiles…
Pourquoi ?
Halilhodzic est un entraîneur très exigeant. Tout le monde le sait. C’est un entraîneur qui a du caractère. Mais bon, comme je vous l’ai dit, chacun a sa méthode de travail qu’elle nous plaise ou pas. C’est à nous les joueurs de nous adapter à la méthode du coach.
Peut-on le qualifier de dictateur ?
Non… l’Algérien a assez de personnalité pour ne pas se laisser mener à la baguette…
Avez-vous été perturbés par les conflits entre la FAF et Halilhodzic avant la Coupe du monde ?
Non, pas du tout. On était concentrés sur notre travail. On était tellement concentrés sur la préparation qu’on n’avait pas le temps de penser à de telles choses.
Mais la presse avait évoqué la venue de Gourcuff bien avant le Mondial…
On savait qu’Halilhodzic allait rester avec nous et diriger la Coupe du monde. On en était sûrs, car Halilhodzic nous a qualifiés au Mondial et n’allait pas être limogé.
Vous avait-il rassurés ou avait-il fait comme si de rien n’était ?
Oui… il a fait semblant comme si de rien n’était. On était concentrés sur le sujet et sur l’objectif qu’on nous a tracé. On n’avait pas le temps pour ce genre d’histoire.
Les Verts ont réalisé un bon parcours aux éliminatoires de la CAN avec Gourcuff mais ont été éliminés par la Côte d’Ivoire qui n’avait pas le niveau de l’Algérie, grand favori pour gagner le trophée…
Oui, mais on a été surpris lors du premier match face à l’Afrique du Sud. Après, on s’est rachetés lors des autres matchs, notamment contre le Ghana et le Sénégal. On s’est qualifiés au deuxième tour et après, il y a eu cette élimination en quarts de finale face à la Côte d’Ivoire alors qu’on pouvait passer facilement. Mais bon, on possède un groupe très jeune qui peut réaliser de bonnes performances à l’avenir. Je pense que le manque d’expérience nous a joué un mauvais tour.
L’argument des conditions climatiques était vrai ou bien c’était juste pour justifier l’échec ?
Mais non… on ne cherche jamais d’excuses. On voulait gagner, mais le football est fait ainsi. Mais si vous voulez mon avis, on a fait un tournoi assez honorable. Face à la Côte d’Ivoire, on pouvait réaliser un résultat meilleur puisque nous avons raté des buts et on a été supérieurs à notre adversaire.
Beaucoup pensent que le rendement de Feghouli et Brahimi n’avait pas été aussi bon que d’habitude, ce qui aurait influé sur la machine offensive des Verts…
Non, ce n’est pas ça. Brahimi, Feghouli et Mahrez sont des joueurs très techniques qui doivent se produire sur de belles pelouses. Seulement, en Guinée Equatoriale, il n’y avait pas de bonnes pelouses. On a éprouvé des difficultés à poser le ballon. Après, il faut aussi prendre en considération les conditions climatiques et le taux d’humidité. On a un groupe jeune qui est en train d’apprendre, je pense que c’est une bonne expérience pour nous, en prévision de la prochaine édition de la CAN.
Gourcuff est très souvent critiqué pour sa fidélité au 4-4-2. Vous pensez que c’est la cause de l’élimination ?
Non, c’est nous les joueurs qui devons nous adapter à une stratégie ou une autre. C’est à nous de courir sur le terrain. On a montré qu’on pouvait gagner en 4-4-2.
Avec Halilhodzic, vous avez joué en 4-3-3 et avec Gourcuff, en 4-4-2. Avez- vous senti une différence ?
Non, il n’y a pas une grande différence. Seulement, en 4-4-2, il faut qu’il y ait de la rigueur défensive ainsi que beaucoup d’agressivité sur le porteur du ballon pour récupérer la balle car on est à deux seulement dans la récupération. C’est ce qu’on travaille à l’entraînement. Personnellement, je n’ai pas de problème car lorsqu’on a un bon partenaire comme Abeïd ou Taïder, il suffit seulement de s’entendre pour monter devant.
Si on vous demandait de faire une comparaison entre Gourcuff et Halilhodzic…
Pour nous les joueurs, on peut s’adapter au travail de n’importe quel entraîneur. Halilhodzic est très exigeant mais il laisse la place aux émotions. Gourcuff, par contre, mise beaucoup sur le relationnel avec les joueurs. Généralement, il prend les joueurs un par un pour discuter avec eux et faire le constat sur ce qui n’a pas marché.
On garde une image de vous, après le coup de sifflet final du match contre la Côte d’Ivoire lorsque vous étiez allé vers l’arbitre pour contester. Que lui avez-vous dit ?
Bon, je ne peux pas vous dire textuellement ce que je lui ai dit, mais je lui ai quand même reproché le fait que Brahimi ait été lésé sur le terrain. A chaque fois, il était victime de tacles alors que son adversaire direct n’avait même pas reçu un avertissement, ce que j’ai trouvé anormal. C’était la stratégie des Ivoiriens. Ils voulaient bloquer Brahimi pour essayer de stopper l’équipe d’Algérie. Mais bon, ça fait partie du passé.
On dit que vous êtes quelqu’un de nerveux et que vous protestez beaucoup, comme ce fut le cas aussi face au Qatar. Est-ce dû aux nerfs ou au fait de ne pas vouloir perdre ?
Je suis un gagneur et non pas un perdant. Je veux gagner et, même à l’entraînement, je m’emporte parce que je ne veux que la gagne. C’est un tempérament. C’est vrai, je m’emporte mais je me maîtrise un peu quand même, puisque je ne prends pas de cartons rouges. Certaines personnes me disent qu’il faut se contrôler mais je ne suis pas un malade, je me contrôle bien.
Votre absence ainsi que celle de Sofiane Feghouli pour le match contre le Lesotho avait suscité une grosse polémique, évoquant même un accident de moto…
(Rire). Oui, cette histoire de moto m’a beaucoup fait rire, mais après avoir constaté que beaucoup y ont cru, ça m’a énervé. Je vais vous raconter ce qui s’était passé. J’ai eu un petit accident à la maison… je me suis coupé un doigt. Le ligament s’était coupé ainsi que le nerf. Donc, il fallait une opération. Je me suis donc fait opérer et j’ai appelé le médecin de l’Equipe nationale. Je lui ai tout expliqué et c’est lui qui a pris la décision de mon forfait. Il m’avait dit que ce n’était pas possible que je sois du déplacement au Lesotho car j’étais sous anesthésie. C’était dangereux pour moi. Mais moi, je voulais être présent avec le groupe.
Votre retour en sélection nationale a coïncidé avec une bonne performance face à la Tanzanie. Ça vous a fait plaisir...
C’est toujours un plaisir de retrouver l’EN… surtout lorsqu’on gagne ! Je suis content. On a su gérer nos deux matchs offensivement et défensivement pour réaliser une bonne performance.
Votre retour à la compétition a coïncidé avec le match face à Leicester. Peut-on dire que ce sera le véritable départ de Nabil Bentaleb, après être resté loin de la compétition ?
Je l’espère… Mais seul l’avenir nous le dira car dans le football, tout est possible. C’est vrai, cette saison je n’ai pas beaucoup joué à cause des blessures à répétition. Mais bon, je vais tout faire pour retrouver la compétition. Je travaille dur.
Comment sont vos relations avec les joueurs, staff technique et même dirigeants ?
Ça se passe très bien. J’ai de bons rapports avec les dirigeants et même l’entraîneur. Avec les joueurs, ça se passe aussi très bien, surtout que les résultats sont positifs.
Votre coéquipier en sélection, Riyad Mahrez, brille en Premier League ; pensez-vous qu’il pourra continuer sur cette lancée ?
Oui, bien sûr. Je pense qu’il est sur la bonne voie. La saison passée, j’avais discuté avec mes coéquipiers ici à Tottenham et je leur ai parlé de Riyad Mahrez. Seulement, il n’avait pas la même réussite que cette saison où il marque beaucoup de buts. J’ai eu l’occasion de le rencontrer dernièrement et je lui ai dit que c’est bien ce qu’il fait… les gens ne retiennent que les buts marqués. Mais je suis content pour lui car il fait des choses exceptionnelles.
Parlez-nous de vos origines en Algérie ?
Je suis originaire de Mostaganem, numéro 27 (rire).
Vous y êtes-vous rendu ?
Oui, j’avais l’habitude d’aller à Mostaganem parce que c’est chez moi. Mais avec la Coupe du monde et l’enchaînement des matchs, je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner ces derniers temps.
Prochainement alors ?
Oui, j’envisage faire un petit saut car j’ai mes grands-parents, mes oncles et toute ma famille là-bas.
Un dernier message aux Algériens…
Continuez à nous supporter et inch’Allah n’farhoukom (il le dit en arabe).
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