Auteur :
Moumen Ait Kaci Ali
samedi 20 février 2016 15:12
Dans le Top 5 des meilleurs passeurs de la Ligue 1 française, Ryad Boudebouz égale son record de passes décisives en une saison et semble bien parti pour le pulvériser eu égard à sa forme éblouissante affichée depuis quelques semaines. Boudebouz, qui contribue grandement au retour en force de Montpellier, revient sur ses belles statistiques cette année et nous livre ses impressions sur le dernier match amical Algérie-Palestine.
Tout d’abord, vous marchez fort cette année avec 6 passes décisives en Ligue 1, vous êtes juste derrière Di Maria Ibrahimovic et Khazri, c’est votre objectif pour cette année ?
Je suis content, le plus important, c’est d’assurer d’abord le maintien de l’équipe. Après, les statistiques personnelles sont toujours bonnes à prendre. Franchement, terminer meilleur passeur de l’équipe est l’un des autres objectifs de la saison que je me suis tracé.
Courbis a bien parlé de vous en affirmant que vous avez franchi un palier, votre réaction ?
C’est vraiment touchant, Courbis est un coach qui connaît très bien le football, c’est quelqu’un qui a du vécu. Aujourd’hui, si je suis en train de passer ce cap, c’est aussi grâce à lui parce que même lorsque ça n’allait pas, il n’arrêtait pas de me soutenir et me conseiller pour progresser.
Fréderic Hantz a aussi évoqué votre statut de leader de l’équipe, comment vous assumez ce rôle que vous avez connu à Sochaux et Bastia dans un club comme Montpellier ?
Moi, je ne ressens pas trop de pressions parce que j’essaye d’être un leader sur le terrain et Hantz qui me connaît assez bien pour m’avoir déjà entrainé à Bastia sait très bien que je peux l’assumer avec plaisir et surtout beaucoup de responsabilités. C'est-à-dire en offrant des ballons de but ou des gestes qui permettent à l’équipe de gagner.
Et si on revenait à cette affaire disciplinaire avec votre camarade Dabo ?
D’abord, il faut revenir au contexte assez difficile du match joué contre Lorient. Il faisait froid, il pleuvait et comme il n’y avait pas beaucoup de monde dans le stade, ça nous a permis un peu de se chamailler pour se réveiller. Dabo et moi avons deux forts caractères, mais franchement, on s’entend bien sur et en dehors du terrain. A présent, tout est rentré dans l’ordre.
Ryad, si on aborde la sélection ? Dans un mois, vous allez affronter l’Ethiopie à deux reprises, ils se présentent comment ces deux matchs ?
Ecoutez, l’équation est claire, il faut gagner les deux matchs pour se qualifier. On a déjà gagné là-bas, et on tâchera bien de le refaire cette fois-ci en allant chercher les trois points, Inch’Allah. Après, c’est vrai qu’il faut assurer chez nous et bien préparer les deux matchs qui resteront.
Vous avez joué cette équipe, comment l’avez-vous trouvée ?
Franchement, techniquement, c’est une équipe qui joue bien au ballon. Il ne faut pas les prendre à la légère. Et puis, nous n’avons pas le droit de le faire parce que tout le monde sait qu’en Afrique, les conditions de jeu sont toujours difficiles. Mais bon, je crois qu’on a l’équipe pour aller gagner en Ethiopie.
Le match Algérie-Palestine a drainé la foule des grands jours, l’avez-vous suivi ?
Oui, j’ai regardé à la télévision Je suis content de la programmation de ce match, franchement, ça fait chaud au cœur. Il y a eu des signes forts et des moments magnifiques comme ces supporteurs algériens qui scandaient « Palestine, Palestine… ». Sincèrement, c’était émouvant ! Il y a eu aussi ce Palestinien qui disait de belles choses sur l’Algérie, c’est vraiment un honneur ! C’est beau de faire des matchs comme ça pour consolider encore mieux les affinités entre les deux peuples frères. Voir cette démarche entreprise par l’Algérie est franchement encourageant et il faut les féliciter.
On parle de renfort pour les Jeux olympiques, seriez-vous prêt à répondre présent si on fait appel à vous ?
Oui, je répondrai présent, j’ai vraiment envie de jouer ces Jeux olympiques. Si on fait appel à moi, bien sûr que je répondrai présent.
Feghouli a parlé des joueurs binationaux qui hésitent à choisir leur pays d’origine, un petit commentaire par rapport à cela ?
Comme j’ai pu déjà le dire il y a bien longtemps, si on se sent Algérien, on joue pour l’Algérie. Si vraiment tu as cette flamme pour le pays, tu optes directement pour l’Equipe nationale ; et si tu te sens moins Algérien, tu n’as qu’à choisir l’équipe de France. Après, chacun comment il se sent dans sa tête. Seulement, il ne faut pas cracher sur les deux pays. On a grandi en France qui a du mérite dans notre formation, dans notre réussite, mais aussi il ne faut pas renier les origines de nos parents qui sont aussi les nôtres.
Certains hésitent, vous comprenez cette situation des binationaux qui caressent le vœu de joueur pour la France ?
Aujourd’hui en équipe d’Algérie, on a fait ce choix et on est fiers de porter ce maillot. Personnellement, depuis que j’étais jeune, j’avais l’envie de jouer pour l’Algérie. Lorsque je regardais les vidéos des Madjer, Belloumi et de l’ancienne génération, ça me faisait rêver et je me suis dis pourquoi ne pas faire comme eux et rendre fiers mes parents. Maintenant, il faut respecter les choix des gens surtout pour ces jeunes qui montent, je ne peux critiquer leur choix parce que je n’ai jamais été dans leur situation. Moi, c’était tout au début ma carrière, l’Equipe nationale, c’était l’Algérie ou rien, après, on pourra dire ce qu’on veut.
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Ryad Boudebouz.