Alain Giresse : «Algérie peut être un sérieux favori, mais…»

Rencontré à l’aéroport international de Casablanca, avant de rejoindre la capitale équato-guinéenne, Alain Giresse a accepté de répondre à nos questions, à quelques jours du tirage au sort de la 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations, prévue en Guinée équatoriale. Le sélectionneur des Lions de la Terranga estime en effet que l’Algérie a le statut de favori, mais  que les éliminatoires et la phase finale sont complètement différentes. Voici l’entretien.
Quels sont vos objectifs pour la CAN ?
La CAN est un important tournoi de grande envergure qui regroupe les meilleures sélections d’Afrique. On ne se fixe pas un objectif. On fera le maximum pour atteindre un stade très avancé dans cette compétition. On va se préparer pour ce tournoi le plus normalement du monde.
Le fait de figurer dans le quatrième chapeau,  va-t-il être un handicap ?
Oui et non. Ça pourrait être un handicap dans la mesure où l’on pourra affronter de grandes équipes des trois chapeaux. Par contre, je pense que, dans une telle compétition, il n’y a pas de petites et de grandes équipes. D’ailleurs, si on jette un coup d’œil sur les quatre chapeaux, on ne trouvera que de bonnes équipes.
Vous avez travaillé au Gabon et vous connaissez parfaitement le pays hôte de la compétition, à savoir la Guinée équatoriale. Que pouvez-vous nous en dire ?
Ecoutez, je connais la Guinée équatoriale. Je pense que c’est un pays qui possède deux bonnes villes comme Malabo et Bata. Les deux autres villes, je ne les connais pas du tout. Si les deux autres villes peuvent abriter la Coupe d’Afrique des nations, ça je n’en sais rien. Peut-on garantir un nombre d’hôtels aux délégations dans un moment très court ? Peut-on avoir les terrains d’entraînement de façon suffisante ? Ce sont des questions qui restent sans réponse du fait qu’on est à presque un mois et demi du coup d’envoi du tournoi. On va voir si le pays sera prêt pour le tournoi final. La CAN est un tournoi très important en Afrique et on doit donner une belle image de ce tournoi.
L’Algérie se trouve dans le deuxième chapeau, en compagnie du Mali, votre ancienne équipe…
(Rires) Oui, je sais. L’équipe algérienne a réalisé une très bonne performance en assurant tôt sa qualification à la CAN. Je pense que les choses ne vont pas être faciles du fait que l’équipe algérienne renferme un très bon groupe. L’équipe algérienne a réalisé un parcours remarquable qui peut la mettre dans la peau du favori. C’est vrai. Ça va être très difficile lors de ce tournoi car on ne peut savoir s’il y aura des surprises ou non.
L’Algérie et le Sénégal pourraient-ils se retrouver dans le même groupe ?
Oui,  ça reste une possibilité. On ne peut rien dire maintenant sur le tirage au sort. Il y a beaucoup de possibilités qui peuvent nous donner un groupe très serré. Je préfère donc attendre le tirage au sort.
Suivez-vous le parcours de votre ami, Christian Gourcuff ?
Oui, bien sûr. Je suis très content pour lui. Il a effectué un bon parcours avec l’équipe algérienne lors des éliminatoires. Il a réussi à maintenir cette cadence, avec une équipe qui a réussi à se qualifier en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Puis, il a quitté un club avec mode de fonctionnement, pour rejoindre une sélection. C’est totalement différent. C’est une première expérience pour lui en tant que sélectionneur national et je pense qu’il a réussi jusqu’à présent. Maintenant, il aura à gérer un grand tournoi comme la Coupe d’Afrique des nations.
Beaucoup pensent que l’équipe algérienne sera favorite pour remporter la CAN…
Ecoutez, l’Equipe nationale algérienne a retrouvé un statut. Elle a retrouvé son lustre. Je pense que l’EN algérienne peut être un sérieux prétendant pour le tournoi. Seulement, il faut savoir que les choses sont complètement différentes entre la phase finale et la phase des éliminatoires. C’est complètement différent, je peux vous le confirmer. Une fois le tournoi commencé, les choses vont être bien claires.